À Issoire et aux Ancizes (Puy-de-Dôme) : Grève et manifestation contre les licenciements19/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1842.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

À Issoire et aux Ancizes (Puy-de-Dôme) : Grève et manifestation contre les licenciements

Samedi 15 novembre, aux aciéries des Ancizes, petite commune dans les Combrailles, à une quarantaine de kilomètres de Clermont-Ferrand, 1500 personnes ont manifesté contre l'annonce d'un millier de suppressions d'emplois, dont environ 300 licenciements dans les usines Aubert et Duval d'Auvergne.

La majorité des manifestants étaient des travailleurs des Ancizes, avec leur famille. Les 1400 salariés de cette usine font vivre les petites communes aux alentours: petits commerces, transports, sous-traitance, en dépendent.

C'est ce qui explique la mobilisation des élus, maires et conseillers municipaux, dont un certain nombre travaillent à l'usine. 875 d'entre eux ont signé une pétition pour dire «non» aux licenciements et pour demander à l'État d'intervenir, puisqu'il est actionnaire au tiers du groupe Eramet dont dépend Aubert et Duval.

Eramet est un regroupement de sociétés telles qu'Areva, où se retrouvent les gros du nucléaire français: la Cogéma et Framatome. Par le biais d'EDF et du Commissariat à l'Energie Atomique, également présents dans Eramet, l'État se trouve actionnaire à près de 30% et a donc son mot à dire. Il y a aussi STCPI, un groupe financé par l'État et qui est maintenant privatisé. C'est lui qui possède une bonne partie des mines de nickel de Nouvelle-Calédonie.

Il y a de quoi être en colère contre les décisions des actionnaires de toutes ces sociétés au montage financier complexe, qui avouent faire des profits mais en veulent encore plus, en jetant des centaines de travailleurs à la rue.

Quant à l'État, leurs préfets, députés et ministres, il aurait les moyens d'intervenir pour empêcher cela. Mais leur silence complice montre qu'ils sont ouvertement au service des patrons licencieurs. Les maires des petites communes n'ont pas digéré le refus du préfet d'accepter une simple table ronde pour mener une discussion avec les élus et syndicats et demander l'aide de l'État.

Plusieurs sites du groupe Eramet font déjà les frais de la rapacité des actionnaires. La Comilog à Boulogne-sur-Mer va fermer. Les sites de la Nièvre et de Firminy dans la Loire, ou de Pamiers dans l'Ariège, sont menacés du même sort.

C'est la preuve, une fois de plus, qu'il faut interdire les licenciements dans ces entreprises qui font des profits et qui menacent de ruiner toute une région.

Partager