Futuroscope : La valse des fonds publics19/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1842.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Futuroscope : La valse des fonds publics

Bel exemple de parc de loisirs où l'argent public sert des intérêts privés: le Futuroscope, près de Poitiers.

Le projet est lancé en 1983 et pendant quinze ans, rapporte la Chambre régionale des comptes de Poitou-Charente, «le département a consacré 48% de ses investissements au parc du Futuroscope proprement dit», soit 1,7 milliard de francs.

En novembre 2000, une fois les grands travaux payés et le Futuroscope «rentabilisé», sa gestion est cédée à un prix d'ami au groupe Amaury, propriétaire du Parisien et de l'Equipe: la concession, estimée à 1 milliard de francs, fut ramenée à 277 millions, et la redevance versée au département, de 36 millions de francs, est minorée de moitié.

Mais sous prétexte que la fréquentation diminue régulièrement, (passant de 2,3 millions de visiteurs en 2000 à 1,7 en 2002), Amaury se plaint que les pertes s'accumulent: en même temps qu'il se débarrasse de 300 salariés en cédant leurs secteurs à des sous-traitants, il quémande des aides au Conseil général, qui les lui accorde fin 2001: la redevance est divisée par deux, et il obtient 15 millions de subventions pour faire une campagne de promotion.

Comme, malgré toutes les aides, le parc n'est toujours pas rentable, Amaury passe la main. En septembre 2002, le Conseil général de la Vienne en a repris la gestion au travers d'une société d'économie mixte. Pour «redresser» le Futuroscope, elle a investi jusqu'à présent 47,5 millions d'euros.

Pour le céder une fois encore au privé, quand il sera de nouveau rentabilisé grâce aux fonds publics?

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