Centre de tri JJ Bosc - Bordeaux : Les postiers ne se laissent pas faire19/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1842.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Centre de tri JJ Bosc - Bordeaux : Les postiers ne se laissent pas faire

La direction du centre de tri postal JJ Bosc à Bordeaux a mis le feu aux poudres en publiant une note de service restrictive sur les remplacements entre agents et sur l'utilisation des heures qui sont sur nos comptes. Quand nous travaillons les dimanches ou jours fériés, nous sommes crédités sur ces comptes d'un certain nombre d'heures dites de repos compensateurs (RC). Tant sur les remplacements que sur les RC, les travailleurs du centre ont pris cette note comme une tentative de la direction de s'ingérer dans l'organisation de leur vie.

Les postiers refusent que la direction décide à leur place!

En réaction à cette note, il y a d'abord eu des prises de parole dans les brigades de nuit qui ont rassemblé chacune jusqu'à une centaine de travailleurs, c'est-à-dire la quasi-totalité de l'effectif présent. Lors de la première prise de parole pour la brigade C, nous sommes allés devant l'entrée brûler quelques palettes, puis en salle de tri automatique où les machines se sont arrêtées. Nous nous sommes donné rendez-vous quelques jours plus tard, le 4 novembre, à une audience des syndicats par la direction pour lui montrer directement ce que nous pensions de sa note de service. Nous étions 70 massés dans le couloir et, au bout de deux heures, elle a accepté de revoir sa copie... ce que nous attendons toujours.

Parallèlement à cela, la direction du centre organise le rapatriement du tri du courrier des départements de la Dordogne, des Landes et du Lot-et-Garonne sur le centre de Bordeaux. Elle le fait en supprimant les emplois des centres de tri de ces départements et, en même temps, en supprimant des emplois sur le centre de Bordeaux même. C'est déjà le cas pour deux emplois dans chacune des deux brigades de nuit. Et elle continue encore à accroître notre charge de travail, en faisant aussi trier maintenant le courrier par la tournée des facteurs, ce qui va contribuer à supprimer des emplois dans les bureaux de poste.

En brigade 0 heure-6 h 24, les collègues ont revendiqué une troisième personne pour travailler sur chacune des machines de tri automatique. Avec l'augmentation du trafic courrier sur le centre et avec le tri des facteurs, le travail sur les machines est devenu beaucoup plus dur.

Dans une autre brigade, en 17 heures-24 heures, nous avons revendiqué deux emplois supplémentaires sur le quai qui réceptionne les camions. Le centre étant devenu une plate-forme de transit régional, le travail est devenu physiquement beaucoup plus pénible. La quasi-totalité de la brigade a fait un jour de grève le 14 pour appuyer sa revendication. Pour l'instant, la réponse de la direction du centre n'est pas à la hauteur: elle propose des fractions de vacations supplémentaires sur le quai, c'est-à-dire rien de vraiment consistant.

Ce que les collègues ont fait dans cette brigade, nous sommes de plus en plus nombreux à penser qu'il faudra le faire tous ensemble au moins à l'échelle du centre.

Des économies de fonctionnement que l'on paie cher

Non seulement toute la réorganisation du tri se fait en supprimant des emplois, mais elle se fait aussi dans un centre plus que vétuste. Le 17 octobre, un travailleur du centre a été la victime d'un accident en tombant dans la fosse d'un monte-charge en panne et sur lequel intervenait un technicien. L'entretien de ces monte-charges, qui ont 25 ans d'âge, est depuis quelque temps sous-traité par souci d'économie et la société qui intervient n'envoie souvent qu'un seul technicien. Quand cela se faisait en interne, il y en avait toujours deux, un au premier étage et un au rez-de-chaussée, pour un maximum de sécurité. Peu de temps auparavant, nous avions appris que la direction du centre était en train d'économiser 70000 euros sur le budget de fonctionnement.

Dans les AG la responsabilité de la direction a été largement dénoncée par les travailleurs. Celle-ci a pourtant essayé de se dédouaner en chargeant la société sous-traitante. Mais elle reconnaît implicitement sa responsabilité en demandant maintenant un deuxième technicien, quitte à envoyer un de ses cadres pour faire office de second. Le technicien le mieux payé du monde!

Depuis donc quelques semaines, les mauvais coups de la direction ne passent plus si facilement. Nous savons que si nous la laissons faire, nous serons de moins en moins nombreux à trier toujours plus de courrier, dans des conditions toujours plus pénibles. Alors non!

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