SNCF -Paris-Austerlitz29/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1839.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF -Paris-Austerlitz

Les cheminots s'opposent aux sanctions pour faits de grève

Pendant les grèves de mai-juin 2003, dans toutes les régions où les cheminots avaient occupé les voies, avec la collaboration des enseignants et des hospitaliers en particulier, le gouvernement avait demandé à la SNCF de faire établir des constats d'huissier.

Sur le secteur de Paris-Austerlitz, des demandes d'explications écrites pour «délit d'entrave à la circulation des trains» ont été adressées début août à 39 cheminots, militants syndicaux comme non syndiqués. Cela signifiait pour eux des menaces de sanctions, qui déclenchèrent une réaction de l'ensemble des syndicats CGT, CFDT, FO, SUD-Rail.

Une pétition fut lancée, appuyée par un tract, dénonçant la politique de la direction. Un préavis de grève était déposé pour le 16 septembre, jour où cinq militants syndicaux étaient convoqués par la direction et menacés de deux jours de mise à pied. Soixante-dix cheminots du Dépôt de Paris sud-ouest les accompagnaient. Le lendemain, nous étions quelque 150, venus des différents établissements de la gare d'Austerlitz pour remettre la pétition d'un millier de signatures aux cinq chefs d'établissement. Le même jour, nous apprenions qu'un militant CGT était convoqué devant le conseil de discipline avec menace de 12 jours de mise à pied et dernier avertissement, soit la plus lourde sanction avant radiation des cadres, ainsi que d'une mutation disciplinaire. Tout cela sous prétexte qu'au cours de la grève, il aurait eu un accrochage physique avec un petit chef réputé provocateur. Un préavis de grève pour l'ensemble de la Région de Paris Rive-gauche était immédiatement déposé pour le jour du conseil de discipline, le 26 septembre.

Ce jour-là, nous étions environ 250 derrière la porte du conseil, à attendre de pied ferme que les menaces de sanctions soient annulées. Finalement, la direction n'a pas cédé et même si elle a abandonné ses menaces directes sur l'emploi de ce camarade, elle a retenu contre notre camarade, délégué CHS-CT, la mutation disciplinaire et douze jours de mise à pied.

Pour les autres grévistes menacés de sanctions, nous avons appris qu'une vingtaine de dossiers concernant des cheminots de la gare d'Austerlitz avaient été annulés, et que les sanctions contre cinq agents de conduite du Dépôt ne seraient pas mises à exécution. De même, dans d'autres secteurs où une mobilisation des cheminots a été possible, comme à Paris-Nord ou Metz-Nancy, la direction a reculé. En revanche, à Juvisy, Trappes, Chartres, etc., elle a maintenu les sanctions contre des grévistes. Il est certain que la politique des directions syndicales qui, nationalement, n'ont organisé aucune riposte pour faire échec aux sanctions n'a pu qu'encourager l'esprit revanchard de la direction SNCF.

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