Loyers du secteur privé : Le gouvernement encourage les hausses29/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1839.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loyers du secteur privé : Le gouvernement encourage les hausses

Le ministre du Logement, de Robien, a demandé de la «retenue» dans la hausse des loyers HLM. Cela alors qu'il admet que les loyers flambent dans le secteur privé.

Il ne manque pas d'air, ce ministre dont la politique pousse à l'augmentation des loyers dans tous les secteurs. À commencer par les coupes claires opérées dans les crédits affectés à la construction et à la réhabilitation des HLM ainsi que dans les crédits destinés à l'amélioration de l'habitat. Le budget du Logement est même l'un de ceux qui subissent les plus fortes baisses pour 2004, passant de 7,4 milliards d'euros à 6,5 milliards, tandis que l'enveloppe consacrée au parc locatif social passe de 474 à 458 millions.

Les organismes HLM seront donc encore plus tentés de mettre à la charge des locataires les dépenses engendrées par l'entretien et la rénovation des immeubles. De même, la baisse des crédits alloués à la construction de logements sociaux ne permettra pas de faire face aux besoins, d'autant qu'un retard considérable a été pris par les gouvernements précédents. Cette situation pousse un nombre croissant de locataires à se tourner vers les logements privés. Quant aux propriétaires, ils profitent de la progression de la demande pour pratiquer des loyers de plus en plus élevés.

Enfin, de Robien encourage les propriétaires à pratiquer des loyers prohibitifs. Pour satisfaire les appétits des investisseurs privés, il vient par exemple de relever de 40%, voire de 50% les loyers maximums autorisés dans le secteur intermédiaire (dont les loyers sont en principe à mi-chemin entre les tarifs HLM et ceux du privé) pour pouvoir prétendre à certains avantages fiscaux. Ainsi, en région parisienne, le propriétaire d'un logement neuf peut désormais exiger jusqu'à 18 euros de loyer par mètre carré et par mois (au lieu de 12,90, l'an dernier) tout en conservant le bénéfice des aides de l'État sous forme d'importantes économies d'impôt.

De la «retenue», il en faudrait certainement pour l'évolution des loyers, mais il en faudrait aussi dans l'hypocrisie de De Robien. Quant aux besoins en logements décents à des prix abordables, ils nécessitent une politique du logement à laquelle le gouvernement actuel et de Robien tournent le dos.

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