Irak : Chirac s'aligne de nouveau derrière Bush24/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1838.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : Chirac s'aligne de nouveau derrière Bush

Avant la guerre contre l'Irak, l'essentiel de la classe politique française avait voulu faire croire que Chirac et l'ONU étaient susceptibles de s'y opposer. La suite des événements avait apporté un démenti de plus en plus flagrant. Avec la résolution que le gouvernement français vient de voter à l'ONU, il ne reste plus rien de cette opposition de façade.

Le 16 octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU a en effet adopté, à l'unanimité, un projet de résolution transformant les forces d'occupation en Irak en "une force multilatérale" autorisée par l'ONU, sous commandement américain. Ainsi, après avoir voté, le 22 mai dernier, une résolution qui entérinait le fait accompli de l'agression anglo-américaine, Chirac a de nouveau cédé à Bush, cette fois en accédant à son souhait de voir les exactions des troupes d'occupation parées de la légitimité de l'ONU. Et le fait que Chirac ait maugréé qu'il aurait préféré telle ou telle nuance dans la résolution, ne change rien à l'affaire.

Mais cela ne peut constituer une déconvenue que pour ceux qui avaient cru aux illusions répandues au printemps dernier sur le rôle que pouvaient jouer Chirac et l'ONU contre la guerre, en particulier par les partis de gauche.

Aujourd'hui, le Parti Socialiste "déplore" le vote du gouvernement français. Mais quand la guerre contre l'Irak se préparait au grand jour, le PS se déclarait "attaché au rôle fondamental des Nations Unies" et "opposé aux initiatives guerrières préventives et unilatérales". C'est au nom de ces prétendus "principes" qu'il avait affirmé son soutien -une fois de plus- à Chirac. Eh bien, aujourd'hui, on voit où conduisent de tels "principes": les Nations Unies se sont effectivement prononcées, et l'occupation de l'Irak est désormais revendiquée par l'ensemble des leaders impérialistes, des agresseurs comme Bush et Blair, aux charognards qui, comme Chirac, escomptent quand même aider leurs trusts nationaux à tirer quelque avantage de la situation.

Pour se justifier d'avoir voté cette résolution de l'ONU, le ministre des Affaires étrangères, de Villepin, parle d'attitude de "responsabilité car, face à l'engrenage de la violence et du terrorisme qui s'aggrave, dans un contexte d'extrême tension dans l'ensemble du Moyen-Orient, il est important de faire prévaloir clairement l'unité de la communauté internationale." Mais qu'est-ce donc que cette "communauté internationale", sinon une bande de brigands impérialistes, constamment divisés par leurs rivalités mais néanmoins prêts, en guise de "responsabilité", à faire front pour la curée lorsqu'un peuple menace de leur résister?

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