Hausse du gazole : Les vases communicants24/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1838.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hausse du gazole : Les vases communicants

L'Assemblée nationale vient de voter la hausse de trois centimes d'euro des taxes sur le gazole pour les particuliers (TIPP et TVA) qui interviendra le 1er janvier prochain.

Un représentant de l'UMP à l'Assemblée, le rapporteur du budget Gilles Carrez, a défendu la mesure en expliquant qu'elle est destinée à "l'investissement dans les réseaux ferroviaires". Mais qu'est-ce qui garantit que ces 900 millions d'euros, qui rentreront ainsi dans les caisses de l'État, serviront à améliorer le réseau ferroviaire? Et même s'il s'agissait réellement de cela, cette amélioration ne concernera pas les transports en commun qu'utilise la majorité de la population. En effet Raffarin a expliqué, il y a de cela près d'un mois, que ces centaines de millions d'euros seraient affectés à Réseau Ferré de France (RFF), et serviraient à développer le ferroutage. Mais l'endettement de RFF, établissement public qui gère depuis 1997 les infrastructures ferroviaires est colossal (fin 2002: 23,5 milliards d'euros de dettes). L'argent ainsi récolté servira donc essentiellement à combler une partie de cette dette.

Cette hausse du gazole est injuste car elle pénalise particulièrement les salariés qui doivent utiliser leur voiture pour aller à leur travail. La quasi-totalité de ceux qui possèdent une voiture dont le moteur fonctionne au diesel ont fait cette acquisition bien que ce type de véhicule coûte plus cher, parce qu'ils pouvaient ainsi faire des économies sur le carburant. De 1990 à 2002, la consommation de gazole a augmenté de presque 100%.

Cette hausse est injuste aussi parce qu'il s'agit d'une augmentation d'un impôt indirect, qui touche donc tout le monde, de la même façon, quel que soit le revenu.

Et avec cette hausse de 3% du gazole, le gouvernement récupérera ainsi, sur le dos des familles dont les revenus sont modestes, la moitié du cadeau de 1,8 milliard d'euros fait aux plus riches avec la baisse de l'impôt direct.

Partager