Enseignement primaire : On donne moins à ceux qui ont le moins!24/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1838.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Enseignement primaire : On donne moins à ceux qui ont le moins!

Dans les écoles du Val-de-Marne, depuis la rentrée, nous constatons tous les jours les manques de l'Éducation nationale, qui rendent le travail de plus en plus difficile.

Dans le département, pour les enfants en difficulté, il manque 18 psychologues scolaires. Nombre de postes de rééducateurs, maîtres d'adaptation (enseignants ayant reçu une formation pour traiter les difficultés scolaires de certains enfants), sont vacants ou occupés par des enseignants non spécialisés.

En maternelle, il est de plus en plus difficile d'accueillir les enfants de 2 ans en ZEP (zone d'éducation prioritaire), voire les 3 ans en zone dite banale. En 2000 il y avait 37,5% des 2ans scolarisés, en 2003 on passe à 32%. On assiste à une multiplication des classes avec 30 enfants et des listes d'attente.

Enfin, pour 450 aides-éducateurs (emplois-jeunes) en moins, seulement 90 assistants d'éducation seront recrutés: zéro pour les maternelles et pour la plupart des élémentaires hors ZEP!

À Orly, une des circonscriptions du Val-de-Marne les plus sinistrées, les problèmes se font sentir de façon plus criante encore. Les effectifs surchargés, les postes d'infirmières, de rééducateurs non pourvus, pèsent plus dans des écoles où on trouve le plus d'enfants en difficulté et dont les familles ont le plus besoin d'aide. Pour donner une idée: dans une des cités d'Orly, le chômage atteint les 30%, un nombre croissant d'enfants ne vont pas bien...

En maternelle, il n'y a pas d'ATSEM (agent employée par la commune qui apporte une aide indispensable à l'enseignant dans la classe) et, avec la disparition des emplois-jeunes, l'enseignante a toutes les difficultés pour gérer une classe de 25 petits de 2 ou 3 ans.

Dans les communes de Choisy et d'Orly, les réseaux d'aide aux enfants en difficulté sont tous incomplets sauf un (sur quatre au total). Alors qu'il faudrait un psychologue, un rééducateur et un maître d'adaptation, la plupart du temps il manque le rééducateur et le poste du maître d'adaptation est occupé par un non-spécialiste. Et alors que des circulaires recommandent que ces réseaux n'aient en charge que 1000 enfants, ils doivent en suivre 1748, 1808, 1233!

Le personnel s'est réuni avec des parents pour dénoncer cette situation. Alors que l'État s'est engagé "à donner plus à ceux qui ont le moins" dans les zones les plus défavorisées (les ZEP), c'est dans ces zones que l'on constate une aggravation des problèmes des enfants et des parents.

Le gouvernement prétend organiser un "grand débat sur l'école", discuter pédagogie. Mais la réalité du terrain parle d'elle-même: il faut plus de moyens pour l'école!

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