Bataille pour la collecte des ordures à Paris : Les ordures, c'est de l'or24/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1838.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bataille pour la collecte des ordures à Paris : Les ordures, c'est de l'or

En même temps que le tri sélectif s'étend, une bataille s'est engagée pour accaparer le pactole que représente la collecte des ordures. À Paris, non seulement la ville finance le ramassage des ordures -ce pour quoi les habitants paient une taxe spéciale- mais toute une partie des ordures recyclées se revend, en particulier le verre et le papier.

Cette collecte était effectuée jusqu'en 1983 par une régie de la ville. A cette date, suite à des grèves des éboueurs, la mairie de Paris dirigée alors par Chirac avait confié au secteur privé la moitié des vingt arrondissements. Sita, filiale du groupe Suez-Lyonnaise des Eaux, en détenait cinq, et Onyx, filiale de la Générale des Eaux-Vivendi, les cinq autres. C'était pour chacune de ces entreprises un marché assuré de 50 millions d'euros, versés par la ville, payés donc par les contribuables locaux.

En 2002, la Gauche plurielle obtint la majorité au Conseil municipal et Bertrand Delanoë devenu maire confia un arrondissement de plus à la régie municipale. La guerre s'engagea lors des appels d'offres traditionnels pour la concession des arrondissements où les ordures sont collectées par des entreprises privées.

Onyx conserva non sans peine la quasi-totalité de son territoire. Mais Sita recula devant des outsiders: EDES, associée à Bouygues, la Polyurbaine, déjà présente à Marseille, et le groupe Nicollin, troisième groupe en France pour la collecte des ordures ménagères, présent en particulier en Languedoc-Roussillon, et qui est associé à Sita.

Le tri sélectif des ordures représente une rationalisation qui, en demandant aux usagers de mettre la main à la pâte, permet aux prestataires d'en tirer profit. Car ils peuvent tirer bénéfice du recyclage qui permet d'économiser des matières premières, le bois en particulier.

D'où leur bataille pour se disputer les concessions. D'autant que, pour ces entreprises, prendre pied à Paris est une carte de visite pour postuler dans d'autres villes.

Les ordures, c'est une marchandise, mais c'est surtout un marché.

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