Rhodia Organique Saint-Fons (Rhône) : Après la grève une chaufferie où rien n'est réglé09/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1836.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rhodia Organique Saint-Fons (Rhône) : Après la grève une chaufferie où rien n'est réglé

Après plus de trois semaines de grève, les opérateurs de la chaufferie de Rhodia Organique à Saint-Fons, en banlieue lyonnaise, ont repris le travail. Ils voulaient que la direction renonce à son projet qui consiste à céder la chaufferie à Air Liquide. Ce projet devait entraîner la suppression de 10 emplois sur 19 à court terme, puis le transfert de ses activités sur un autre site (LO nE1833 du 19 septembre).

La grève avait débuté alors que la plupart des installations de l'usine étaient en arrêt technique, et entravait donc le redémarrage de la production.

Dès le départ, la direction a tout fait pour briser la grève, d'abord en faisant venir de la vapeur de Belle Etoile (un site Rhodia voisin, mais dont la chaufferie est déjà Air Liquide), puis en utilisant ses cadres, jour et nuit. Au bout de trois semaines, ces cadres avaient redémarré les chaudières, malgré l'avis de l'inspection du travail qui était intervenue pour dire qu'il y avait là "danger grave et imminent", faute d'opérateurs qualifiés sur ces installations et compte tenu du fait qu'il s'agit d'un site classé "Seveso 2".

Dans un premier temps, l'intransigeance de la direction a plutôt renforcé la colère des grévistes, celle-ci ayant même le culot de proposer une prime de 300 euros si les travailleurs de la chaufferie acceptaient de l'aider à mettre en place le projet de suppression d'emplois qu'ils rejetaient. Au bout du compte, elle réduisait à sept le nombre de suppressions d'emplois et elle accordait quelques coefficients à quelques opérateurs.

Tous avaient conscience que le compte n'y était pas, mais sans parvenir, malgré de nombreux débrayages dans l'usine, à étendre la grève à d'autres secteurs. Aussi, voyant les installations redémarrer une à une, les travailleurs ont préféré reprendre le travail tous ensemble avec le sentiment de s'être fait respecter. Aujourd'hui, malgré tout, ce sont les cadres briseurs de grève qui sont dans leurs petits souliers.

Partager