Mattei impose un nouveau plan d'économies à l'A.P. : Hôpitaux de paris09/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1836.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mattei impose un nouveau plan d'économies à l'A.P. : Hôpitaux de paris

Ces derniers jours, Raffarin, relayé par Mattei le ministre de la Santé, promettait de répondre aux sous-équipements humain et matériel des hôpitaux. Des moyens "exceptionnels", disaient-ils, allaient être dégagés.

Le 2 octobre, des communiqués de protestation, émanant notamment de la mairie de Paris, ont été rendus publics, en même temps que la circulaire adressée par Mattei à la directrice générale de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.

Dans cette circulaire, Mattei demande à la direction de l'AP-HP de réaliser une économie de 240 millions d'euros pour les quatre ans à venir. En plus, il exige la vente d'une partie du patrimoine immobilier de l'AP-HP, à hauteur de 170 millions d'euros. C'est seulement à cette double condition que le gouvernement consentirait à débloquer 230 millions d'euros de crédits!

Cela fait des années maintenant que les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, ont engagé des plans de restrictions. Ainsi, en 1983, la gauche instaurait le système de l'enveloppe dite "globale", qui obligeait chaque hôpital à s'attacher avant tout à ne pas dépasser les crédits alloués insuffisants. En 1996, Juppé prétendait lui aussi "maîtriser le dérapage ininterrompu des dépenses de santé" et renforçait les restrictions et la liberté de recrutement et d'investissements des hôpitaux publics. Le gouvernement Jospin a maintenu et aggravé cette politique de restrictions en multipliant les fermetures de services, d'hôpitaux, de maternités, dans tout le pays, dans la région parisienne comme en province. Raffarin, Fillon, Mattei ont repris à leur compte cette politique criminelle.

Les grèves se sont multipliées contre les effets désastreux de cette politique. C'est toujours au nom de l'apurement des comptes de la Sécurité sociale que cela s'est fait. Car faut-il rappeler que le gouvernement, celui-ci comme ses prédécesseurs, ne met pas un centime de l'argent des impôts pour la santé publique? Il utilise uniquement les fonds de la Sécurité sociale.

Le drame des morts de l'été dernier, l'émotion qu'il a suscitée, ont obligé le gouvernement à faire des déclarations. Mais pour les mesures réelles, on voit ce qu'il en est. Les 240 millions d'euros d'économies réclamées, "l'effort de rationalisation et de productivité" comme l'écrit Mattei, cela signifie encore du personnel en moins, ou des médicaments innovants ou des matériels rationnés, et peut-être encore bien des victimes lors du prochain écart climatique, chaud ou froid. Mattei ose prétendre qu'il a tiré les leçons du drame du mois d'août mais, dans les faits, c'est comme si les morts de cet été n'avaient pas existé.

Ce qui se trame vis-à-vis des hôpitaux de l'Assistance Publique de Paris, avec ses 41 établissements, laisse très mal augurer de l'avenir. Juste au moment où un rapport fait valoir que les hôpitaux sont sous-équipés: cinq fois moins d'équipements d'IRM par habitant en France qu'en Allemagne, par exemple.

Encore une fois, les initiatives du ministre de la Santé sont indécentes et inadmissibles.

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