États-Unis : Encore plus de pauvres et de gens sans assurance maladie09/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1836.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Encore plus de pauvres et de gens sans assurance maladie

Les derniers chiffres publiés par le Bureau de Recensement indiquent que, de 2001 à 2002, le nombre d'Américains vivant en dessous du seuil de pauvreté est passé de 33 à 34,6 millions et celui des personnes sans assurance maladie de 41,2 à 43,6 millions.

Cela veut dire que, de 2001 à 2002, le pourcentage de pauvres est passé de 11,7% à 12,1% de la population, et celui des personnes sans assurance de 14,6% à 15,2%.

Ces chiffres vont certainement continuer à grossir durant l'année en cours, car le chômage continue d'augmenter, les salaires horaires les plus bas sont en baisse, le revenu moyen d'un foyer américain diminue et les budgets, à tous les niveaux, comportent des coupes claires dans les dépenses utiles à la population.

L'augmentation forte (la plus forte en dix ans) du nombre d'Américains non assurés pour la maladie est d'abord, bien sûr, la conséquence de la série ininterrompue de licenciements qui ont frappé la classe ouvrière depuis deux ans. En perdant leur emploi, près d'un million de travailleurs en 2002 ont perdu la couverture maladie que cet emploi, surtout dans les grandes entreprises, leur assurait. Mais, par ailleurs, les patrons s'en sont pris brutalement à la couverture maladie de leurs employés. Cela s'est fait soit en augmentant fortement la part ouvrière des cotisations maladie, soit en augmentant le ticket modérateur à la charge de l'assuré pour divers actes médicaux. Et les grosses sociétés ont donné l'exemple. À Dow Chemical, la contribution ouvrière a augmenté de 37% en 2003. Les dirigeants de Bethlehem Steel ont profité des dispositions de la loi sur les faillites, sous la protection de laquelle elle s'était placée, pour cesser de payer les cotisations maladie des 95000 retraités de ce trust. Verizon, la première compagnie téléphonique du pays, a réussi à inclure dans le contrat d'entreprise qu'elle a signé avec le syndicat CWA une clause de hausse de 25 à 30% des contributions de ses salariés à leur plan d'assurance maladie. À General Electric, une des toutes premières entreprises mondiales, c'est par deux jours de grève en janvier dernier que les travailleurs de 48 usines ont répondu à l'annonce de la hausse du coût de leur assurance maladie. Ils devaient payer plus pour les visites des médecins, pour leurs médicaments et voir leur ticket modérateur augmenter pour divers actes médicaux.

Cette dégradation des conditions de vie de la population laborieuse est donc bien une conséquence des attaques qu'elle subit de la part de la classe bourgeoise.

Classe bourgeoise dont les membres ne se portent pas trop mal: de 2001 à 2002, les très grosses fortunes ont continué à grimper. Le total des 400 plus grosses fortunes, publié par la revue Forbes, a gagné 10% en un an. Mais ceux qui verraient un lien entre les deux phénomènes seraient vraiment de mauvais esprits !

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