Suisse : Contre le démantèlement des retraites02/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1835.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Suisse : Contre le démantèlement des retraites

Samedi 20 septembre, 25000 à 30000 personnes ont manifesté à Berne en Suisse, à l'appel des syndicats et partis de gauche.

Le système actuel des retraites est un panachage entre répartition et capitalisation. Les plus pauvres (intérimaires, travailleurs à temps partiel et bas salaires) n'ont droit qu'à la répartition. Un homme sur quatre et une femme sur deux sont concernés et n'ont que des pensions de retraites très faibles. Les plus aisés ont un complément par capitalisation. Après des attaques répétées depuis le début de l'année, le gouvernement prévoit de relever l'âge de la retraite de 65 ans (64 pour les femmes) à 66 ans en 2015, puis 67 ans pour les hommes et pour les femmes en 2025.

En même temps il s'attaque au montant des pensions, par répartition ou capitalisation. Il est prévu de supprimer l'indexation des retraites sur un système mixte salaires/prix pour les aligner seulement sur les prix ce qui fera baisser le montant des pensions. De même, les taux de rémunération des avoirs placés en capitalisation auprès des compagnies d'assurances devraient être baissés. Cela se traduirait par un cadeau de 1,7 milliard d'euros aux compagnies d'assurances et par une baisse importante du pouvoir d'achat des retraités. Pour compléter le tout, le gouvernement annonce une hausse de 1,8% de la TVA.

A la fin de la manifestation, les dirigeants syndicaux n'ont pas évoqué d'autres perspectives que d'organiser un référendum sur les retraites. Pourtant, dans ce pays où une grande partie de la classe ouvrière est étrangère ou saisonnière et n'a pas le droit de vote, les référendums se terminent la plupart du temps par des échecs. Pour contrecarrer ces attaques antiouvrières, il faudrait bien autre chose.

Au cours de la manifestation de Berne, le cortège des ouvriers du bâtiment a été très applaudi. Ces derniers ont en effet gardé la retraite à 60 ans grâce aux luttes et aux grèves qu'ils ont menées en 2002. S'il y a bien une perspective, c'est celle-là.

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