L’Etat creuse le trou02/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1835.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’Etat creuse le trou

Alors que le gouvernement monte en épingle, dans le but d'inquiéter l'opinion et de mieux placer sa camelote, le «trou de la Sécurité sociale», c'est lui-même qui contribue à le creuser. Au début de l'été, le système d'exonérations de charges sociales a encore une fois été modifié. Dans un sens favorable au patronat bien évidemment. Ce qui s'ajoute aux cadeaux déjà accordés par les gouvernements précédents. En moyenne, les patrons ont obtenu une ristourne de 10% supplémentaires à partir du 1er juillet dernier. Désormais, le montant total des exonérations dépasse 20 milliards d'euros. Deux fois donc le déficit «abyssal» de la Sécurité sociale de cette année.

Les autorités gouvernementales expliquent qu'à partir de l'année prochaine l'État prendra sur le budget du ministre chargé de l'emploi pour reverser à la Sécurité sociale le manque à gagner. Ce qui n'est pas moins choquant alors que des centaines de milliers de chômeurs, eux, vont, dans les mois qui viennent, voir amputer considérablement leurs droits aux indemnités.

De plus, ce remboursement à la Sécurité sociale des exonérations de charges par l'État est loin d'être intégral. Il laisse toujours plus de 2 milliards d'euros à la charge du budget de la Sécurité sociale, ce qui représente 20% du déficit.

A cette ardoise laissée en toute légalité par les patrons, s'ajoutent les sommes qu'ils doivent à la Sécurité sociale, mais qu'ils ne règlent qu'avec retard et bien souvent pas du tout. Bon an, mal an, cela représente encore une perte de recettes de 1,9 milliard d'euros, dont seulement un quart est récupéré avec retard, la plus grande partie passant définitivement à l'as.

Ce favoritisme envers les patrons n'empêche pas le gouvernement de demander aux salariés de payer, au contraire.

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