Les licenciements, responsables du chômage02/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1835.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les licenciements, responsables du chômage

La hausse du chômage au mois d'août vient d'être rendue publique: une hausse de 0,5% et 11 330 chômeurs officiels recensés en plus. En fait depuis la deuxième partie de 2001 le chômage n'a fait que progresser passant de 8,6% de la population active (qui, outre les salariés, comprend les artisans, les commerçants, les paysans et les patrons) à 9,6% aujourd'hui. Et tout indique que cette hausse ne va pas cesser. Les organismes officiels tablent eux-mêmes sur 10% de la population active pour la fin de l'année.

Face à cette dégradation continue la réponse du gouvernement de Raffarin et Fillon est de rendre le marché du travail «plus fluide», en évoquant la possibilité de confier à d'autres que l'ANPE le placement des chômeurs. C'est au mieux une nouvelle fumisterie. Pour être fluide le marché du travail l'est, et ô combien!, en particulier dans le sens de la sortie, des licenciements. Il n'est pas de jour sans qu'on n'apprenne de nouvelles charrettes de suppressions d'emplois mises en route par les patrons privés ou le gouvernement dans les secteurs publics et nationalisés. Quant à la fluidité dans le sens de l'embauche, là aussi la très grande majorité des embauches se font en contrats précaires, voire en temps partiels, et salaires partiels, imposés. Ce qui fait qu'aujourd'hui plusieurs millions de salariés travaillent en touchant moins que le SMIC.

Face au manque d'emplois disponibles, une action dite de «sensibilisation» a été confiée à l'ANPE. Ainsi dans certaines agences on réunit les chômeurs par groupes de quelques dizaines en leur tenant le discours suivant: «Si vous n'avez pas retrouvé du travail d'ici à décembre, vous serez privés de toute indemnisation en janvier 2004. Alors vous savez ce qu'il vous reste à faire.»

Enfin, quand le gouvernement parle de confier à des entreprises privées le travail de placement, c'est uniquement pour arroser, avec l'argent de l'État et des chômeurs, une clientèle d'officines privées peu recommandables pour la plupart, ce qui ne fera en rien baisser les chiffres du chômage. Au mieux ces officines se feront payer pour le reclassement de ceux qui de toute façon se seraient reclassés sans leur aide, et pour les autres, «les cas difficiles», ils resteraient à l'ANPE. Au moment où les offres d'emplois baissent au même rythme qu'augmentent les licenciements, le gouvernement en fait n'a rien à dire. Or, c'est bien ce droit de licencier à leur gré qu'il faut contester aux patrons.

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