GIAT Saint-Chamond : En lutte contre la fermeture02/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1835.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

GIAT Saint-Chamond : En lutte contre la fermeture

Les travailleurs de GIAT Industries à Saint-Chamond (Loire) restent mobilisés contre la fermeture programmée de leur site.

Cette fermeture, prévue pour fin 2004, est un des éléments du plan de suppressions d'emplois annoncé début avril par la direction de cette entreprise d'État, qui fabrique les armements terrestres. Près de 4000 emplois seraient supprimés sur les 6250 que compte GIAT, et trois sites seraient fermés (Saint-Chamond, avec 745 travailleurs, Tarbes et Cusset, dans l'Allier)

Après la manifestation réussie à Saint-Etienne, lundi 22septembre, avec leurs collègues de Roanne, les travailleurs de Saint-Chamond ont utilisé leurs deux heures de grève quotidienne pour faire connaître largement leurs problèmes. Le lendemain, c'était une opération péage gratuit près de Saint-Etienne. Mercredi 24, après être allés, une nouvelle fois, interpeller le maire et le député local, de droite tous les deux, ils ont organisé un pique-nique à un carrefour de centre-ville. Le lendemain, ils étaient dans les gares SNCF de Saint-Etienne et de Saint-Chamond pour s'adresser aux usagers.

Le vendredi 26 septembre n'était pas un jour travaillé sur leur site. Ce jour-là, les élus des villes où sont situés les sites de GIAT Industries étaient reçus à Matignon. Ces élus n'ont rien obtenu de sérieux, car les chiffres évoqués dans la presse -258 emplois sauvés à Roanne- sont bien piètres par rapport à l'ampleur du «dégraissage» que va connaître ce site. De plus, les travailleurs occupant ces postes prétendument «sauvés» se verraient offrir de simples CDI de droit privé, alors que la plupart sont encore bénéficiaires du statut des ex-arsenaux, statut proche de celui de fonctionnaire.

C'était donc la moindre des choses que les organisations syndicales appellent alors à durcir le mouvement et appellent tous les sites à une grève de 24heures pour le lundi 29, avec piquets aux entrées. Ce jour-là devait aussi se tenir le dernier comité central d'entreprise (CCE) avant l'annonce des postes supprimés.

A Saint-Chamond, ces piquets s'accompagnèrent, comme c'est la tradition, de feux de palettes. Les directeurs ne cherchèrent même pas à entrer. L'assemblée générale des grévistes entendit le maire et le député, tous deux de droite, faire le compte-rendu de leur entrevue à Matignon. Le député se permit d'encourager les travailleurs à continuer leur lutte, se faisant même applaudir d'une partie de l'assistance. Certains syndicalistes l'avaient mauvaise de voir la popularité de ce maître ès-camouflage, mais ils ne font là que récolter les fruits de la politique de leurs responsables qui a été, dès le début, d'appeler les travailleurs à compter plus sur les interventions des notables que sur leur propre mobilisation.

Après ces discours, deux militants syndicaux combatifs essayèrent de lancer l'idée d'un véritable durcissement des actions ouvrières, mais ils ne furent pas suivis.

Cet attentisme se manifesta encore plus concrètement le lendemain. La journée de ce mardi30 était encore une journée de grève complète, le lendemain d'un CCE où la direction campa sans états d'âme sur ses positions. La grève fut totale. Mais l'assemblée générale du matin, à une assez large majorité, décida de revenir à des grèves de deux heures par jour, avec actions ponctuelles quotidiennes.

Les travailleurs semblent donc, pour le moment, plus écrasés que révoltés par l'intransigeance méprisante de la direction et du gouvernement. Mais ils ne baissent pas pavillon et il n'est pas dit qu'ils ne viendront pas, un jour prochain, troubler cette «paix civile» que les élus de droite les ont remerciés d'avoir respectée jusqu'à maintenant.

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