Fonctionnaires : Toujours moins pour les services publics02/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1835.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fonctionnaires : Toujours moins pour les services publics

Selon un des thèmes favoris de la démagogie de droite, il y aurait trop de fonctionnaires: des inutiles ou des inefficaces, grassement payés sur nos impôts, entend-on. Et, dernière insulte à la réalité, ils bénéficieraient de la sécurité de l'emploi. Le gouvernement Raffarin se flatte de présenter pour 2004 «le premier budget depuis la Libération prévoyant une baisse du nombre de fonctionnaires».

A vrai dire, la diminution avait commencé dès cette année: 703 postes supprimés. Mais c'était peu, comparé aux 2,3 millions de fonctionnaires! L'an prochain, 10000 départs en retraite, près de 20% du total, ne seraient pas remplacés. Compte tenu des postes créés dans les secteurs dits prioritaires par le gouvernement tels que la police et la justice, cela devrait se traduire par 4 568 fonctionnaires en moins.

L'économie de 100 millions d'euros attendue de cette mesure ne représentera qu'à peine un millième des dépenses en personnel de l'État. Mais elle veut symboliser la volonté de rogner sur les postes, dans la fonction publique.

Raffarin et Mer, le ministre des Finances, déclarent vouloir supprimer 30000 postes, et ne remplacer que la moitié des départs en retraite. La moitié des ministres ont obtenu de faire exception à cette règle.

Mais ce n'est, dans leur esprit, que partie remise. Par ailleurs le gouvernement a l'intention de n'accorder cette année aucune augmentation de salaire aux fonctionnaires, Mer déclarant: «Cela fait partie des questions qui restent dans le flou artistique.» Il présentera cela comme «moins d'État», alors que ce sera seulement moins de services publics, moins de services rendus à la collectivité.

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