Une intervention d’Arlette Laguiller : L’Europe et la Sécurité sociale05/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1831.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une intervention d’Arlette Laguiller : L’Europe et la Sécurité sociale

Lors de sa session de septembre à Strasbourg, le Parlement européen s’est penché sur ce qu’il appelle «la coordination des systèmes de Sécurité sociale en Europe». Sur ce sujet, notre camarade Arlette Laguiller est intervenue en ces termes:

«Qu'il faille harmoniser le fouillis des lois et des règlements qui concernent la protection sociale des différents pays d'Europe, oui évidemment. Mais l'harmonisation se fait a minima, et jamais en cherchant à aligner la législation sociale de tous sur le pays où elle est la plus favorable aux travailleurs.

Certains des amendements du Parlement européen améliorent la proposition de règlement du Conseil. Nous voterons ces amendements. Mais comment discuter de ces quelques aménagements sans dénoncer la politique suivie par les États européens, dont le sens général est d'affaiblir la protection sociale des travailleurs, de diminuer les retraites. d'augmenter les cotisations de Sécurité sociale tout en réduisant les prestations. Et on assiste à cela dans la majorité des pays d'Europe.

On en arrive, progressivement ou brutalement, à cette situation qu'il devient pratiquement impossible pour des salariés mal payés, pour les travailleurs précaires ou pour les chômeurs de se soigner correctement. L'accès aux soins devient de plus en plus le privilège des riches.

C'est ignoble. Et pourquoi cette orientation politique alors que les richesses nationales augmentent, faiblement certes, mais augmentent quand même? En France, on nous dit que la Sécurité sociale est en déficit. Mais pourquoi est-elle en déficit?

Pour partie, en raison du chômage, ce dont les travailleurs ne sont pas les responsables, mais les victimes. Mais, plus encore, parce que l'État puise dans les caisses de la Sécurité sociale pour faire des cadeaux au grand patronat par le biais des réductions de charges sociales.

Ce que les gouvernements appellent la «réforme des retraites» ou la «réforme de la Sécurité sociale» constitue une rapine à grande échelle, au détriment des salariés et au profit de la minorité de riches parasites.

Eh bien, je profite de cette intervention pour affirmer que les travailleurs d'Europe ont le droit moral de se défendre, de faire la grève, de manifester car il n'y a aucun autre moyen pour s'opposer à ce vol organisé !»

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