Tati au bord de la faillite : Les salariés menacés05/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1831.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Tati au bord de la faillite : Les salariés menacés

Le groupe Tati, qui emploie 1200 personnes, a déposé son bilan. Mardi 2 septembre, le tribunal de commerce de Paris a décidé la mise en redressement judiciaire du groupe avec une période d'observation de quatre mois. A terme, si aucune solution de continuation ou de reprise ne se confirme, cela se traduirait alors par la liquidation définitive.

Même si la décision est différée de quatre mois, les salariés des magasins Tati sont les seules victimes: d'ores et déjà, leur salaire d'août n'a été versé qu'à 50%. Et, bien entendu, ils ont tout à craindre pour leur emploi, même en cas de repreneurs, car ces repreneurs, éventuellement intéressés par l'emplacement des magasins ou la marque, n'ont aucune obligation de garder les salariés.

Par contre, la famille Ouaki, principale actionnaire du groupe, ne se retrouve pas sur la paille. Elle fait partie, depuis de nombreuses années, des grosses fortunes françaises. A Deauville, la famille Ouaki est connue pour son écurie d'une vingtaine de pur-sang. Fabien Ouaki, qui a succédé à son père comme dirigeant du groupe, serait un fervent partisan du Dalaï-Lama au point de faire courir ses étalons à ses couleurs. Mais ce bouddhisme hippique ne l'a pas poussé à l'abnégation et à l'altruisme vis-à-vis de ses employés.

La famille Ouaki peut même espérer au travers du dépôt de bilan vendre à bon prix le réseau de magasins situés en plein centre ville, situation alléchante pour des investisseurs immobiliers, la vente du magasin République à Paris avait ainsi rapporté, en 2002, 150 millions d'euros (un milliard de francs).

Interrogé en janvier dernier, à propos des vagues de licenciement, qui défrayaient la chronique à l'époque (Metaleurop etc.), il déclarait: «Chez nous, on ne jette pas 120 salariés à la rue». Aujourd'hui, il va peut-être en «jeter» dix fois plus...

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