Suppression d’un jour férié : L’exemple de l’Allemagne05/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1831.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Suppression d’un jour férié : L’exemple de l’Allemagne

En proposant de supprimer un (voire deux) jour férié, pour financer l'aide aux personnes âgées dépendantes, le gouvernement a déclaré s'être inspiré d'une mesure déjà appliquée en Allemagne. L'exemple est en effet édifiant. C'est le 1er janvier 1995 qu'a été mise en place outre-Rhin une «caisse d'assurance-soins», sous prétexte que les caisses-maladie n'arrivaient pas à prendre en charge l'aide aux personnes âgées dépendantes (allocation pour le maintien à domicile, paiement des soins à domicile et des frais d'hospitalisation). Bien sûr cette caisse a été alimentée par des cotisations supplémentaires. Elle se monte à l'heure actuelle, dans la plupart des régions, à 0,85% pour la part salariale et autant pour la part patronale. Mais il a aussi été décidé de supprimer une journée fériée. Donc les patrons ont gagné une journée de production gratuite... ce qui compense leur cotisation. Dans la réalité, ce sont donc les salariés qui supportent l'essentiel de cette charge supplémentaire. Quant aux assurés concernés ils ont aujourd'hui affaire à deux caisses différentes, qui, faute de moyens suffisants, se livrent à de sombres batailles pour définir ce qui ressort des «soins» et de la «maladie», c'est-à-dire pour payer, chacune, le moins possible.

Et de toute façon, tout cela n'a pas suffi à sauvegarder des prestations sociales correctes puisque le gouvernement, qui n'arrête pas de répéter qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses, s'apprête à prendre de nouvelles mesures pour faire payer encore plus le monde du travail: diminution des remboursements de maladie, et en particulier des soins dentaires qui ne seraient plus remboursés du tout, augmentation des cotisations, recul de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans, etc.

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