La grève entamée le premier week-end de juillet a conduit à l'annulation du festival "Le Mans fait son cirque". Une manifestation, le 14 juillet, devant la préfecture du Mans, a rassemblé plus de 400 personnes et poussé la préfète à annuler le défilé militaire. En août, les intermittents de la Sarthe, regroupés dans un "collectif des 112", ont montré qu'ils étaient toujours déterminés à se faire entendre.

La cible a été cette fois le festival de musique baroque du 20 au 23 août à Sablé-sur-Sarthe, ville symbolique puisque Fillon en a longtemps été le député-maire.

Les intermittents ont demandé aux artistes d'être solidaires et les concerts n'ont pas eu lieu. Puis 200 manifestants ont défilé dans le centre-ville, forçant un barrage de police pour se retrouver devant le centre culturel. Là se sont succédé prises de paroles, appel à la solidarité du public et concert... de casseroles, tout cela devant gendarmes et CRS. Finalement 300 manifestants -une centaine d'habitants de Sablé avait rejoint la manifestation- ont réussi à empêcher la tenue du spectacle et le maire a décidé d'annuler les trois jours de festival.

Pour les intermittents, soutenus dans leur action par des associations, syndicats et partis de gauche et d'extrême gauche, c'est un succès de plus en vue d'empêcher l'application de "l'accord" sur l'assurance chômage des intermittents du spectacle.

Et comme le dit le journal de leur collectif: "Notre lutte pour nos droits spécifiques rejoint celle de tous ceux qui ne veulent pas de ce monde-là... Alors la lutte continue."

La fédération CGT-spectacle et les organisations d'intermittents appellent, entre autres, à une journée nationale de grève et de manifestation, le 4 septembre, quand se tiendra le Conseil national des professions du spectacle.