Coventry ex-Lever et SIE ex-Alstom (Haubourdin et Lys-Lez-Lannoy – Nord) : - Les travailleurs imposent des congés de conversion25/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1825.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Coventry ex-Lever et SIE ex-Alstom (Haubourdin et Lys-Lez-Lannoy – Nord) : - Les travailleurs imposent des congés de conversion

En février 2000, pour augmenter ses taux de profits de 10 à 16%, le trust Unilever annonçait la fermeture de 100 usines dans le monde. Dans le Nord, il arrêtait la fabrication de lessives à l'usine d'Haubourdin près de Lille qui comptait encore 450 salariés. Uniquement pour soigner son image de marque, Unilever mettait en avant un repreneur, Bilore, qui réembauchait 189 salariés, mais avec des baisses importantes de salaires. En fait, Lever ne faisait que sous-traiter les licenciements à une entreprise qui connaissait déjà en Espagne des difficultés financières.

Au bout d'un an et demi, Bilore déposait le bilan et était remplacé par une entreprise anglaise Coventry qui a été mise six mois plus tard en redressement judiciaire. Le 17 juin dernier, Coventry a été liquidée et les salariés ont été licenciés. Mais les travailleurs de Coventry n'ont pas accepté d'être ainsi jetés à la rue. L'usine a des traditions de lutte. Durant toute l'année 2000, ils avaient tenu la dragée haute à Unilever par leurs manifestations, leurs "visites" des sièges, leurs opérations de déménagement des produits Unilever dans les supermarchés de la région. Ils avaient aussi uni leur combat avec celui d'autres travailleurs menacés de licenciements comme Stein-Alstom. Toutes ces protestations avaient obligé Lever à rajouter 300000 francs aux indemnités de licenciements, y compris pour les intérimaires employés constamment par l'entreprise.

Les travailleurs de Coventry ont repris l'action avec 170 travailleurs de Stein qui sont dans la même situation qu'eux, puisqu'Alstom a sous-traité à une entreprise, SIE, leur licenciement. Pour ne pas se retrouver au chômage, ils ont ensemble exigé et obtenu des congés de conversion de 10 mois. L'Etat ne voulait pas payer plus de 50%, la Région ne voulait pas payer le reste car, disait-elle, le gouvernement ne lui en donnait pas le droit. La gauche à la Région et la droite au gouvernement se renvoyaient ainsi la balle. Les travailleurs licenciés se sont donc mis en colère et ont mis tout le monde d'accord pour payer le congé de conversion.

Les travailleurs de Coventry ne lâchent pas Lever. Ils multiplient les actions spectaculaires dans les supermarchés mettant en cause les produits du trust et exigent de Lever une prime de 50000 euros pour préjudice moral. Le PDG du groupe, dans une interview à La Voix du Nord se dit "compatissant, mais pas responsable" et préoccupé parce que ses clients souffrent de cette situation. Cela est faux car, à chaque fois, les travailleurs de Coventry sont bien reçus par les clients, justement.

Partager