Vivendi Universal : Pour Messier, c'est l'Eldorado03/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1822.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vivendi Universal : Pour Messier, c'est l'Eldorado

Jean-Marie Messier, qui avait défrayé la chronique il y a quelques mois, fait à nouveau parler de lui. La justice américaine lui a donné gain de cause... Un beau gain! 20 millions et demi d'euros.

L'ancien président de Vivendi Universal avait dû démissionner en juillet 2002 , après avoir conduit le groupe à une situation proche de la faillite. La faillite, enfin pas pour tout le monde et, en tout cas, pas pour lui-même. Avant de partir, Messier y avait veillé: il s'était assuré un salaire brut de 5,635 millions d'euros pour le premier semestre 2002. Sans compter son "pied à terre" de Park Avenue à New York, un appartement de 560 mètres carrés acheté par la société qu'il ne devait quitter qu'à la fin de l'année 2002. Mais pas question d'en rester là. Messier avait eu soin en effet d'ajouter une clause à son contrat de travail américain juste avant de signer sa démission: toucher une indemnité de fin de contrat, un parachute en or, histoire de retomber encore mieux sur ses pieds.

Et comment! Le droit de percevoir cette indemnité vient de lui être accordé, après plusieurs mois de procédure, par le tribunal de New York. L'indemnité que Vivendi devrait lui verser s'élève à 20,55 millions d'euros...

Autant dire que le nouveau PDG de Vivendi Universal, Jean-Marie Fourtou, n'est pas du tout content. Il avait déjà réclamé à Messier le remboursement de trois mois de salaire ainsi que le paiement des trois derniers mois de loyer de son appartement new-yorkais, au total, une somme de près de deux millions de dollars que jusqu'à présent Messier n'a pas payée. Mais de plus le tribunal américain demande au nouveau PDG de verser plus de 20 millions d'euros à son prédécesseur!

Fourtou a annoncé son intention de contester la décision américaine "par tous les moyens de droit à sa disposition". Il dit mener sa riposte au nom des actionnaires de Vivendi Universal ruinés et des salariés du groupe... lui qui perçoit un salaire annuel de 1 million d'euros (sans compter 2 à 3 millions d'euros de bonus et autres stock-options). Certes, Fourtou qui présidait auparavant la société Aventis et a touché 3 millions 500000 euros l'an dernier est bien placé pour savoir ce que, dans ce monde-là, quitter une société veut dire. Mais c'est une bien petite somme comparée aux 20 millions et demi d'euros qu'il devrait verser à Messier. Et quand il juge que la décision prise par la justice en faveur de Messier est "scandaleuse" et "indécente", on a du mal à savoir ce qui le scandalise vraiment...

Partager