Imprimerie ex-SCIA - La Chapelle-d'Armentières (Nord) : Non aux poursuites judiciaires contre six salariés !03/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1822.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Imprimerie ex-SCIA - La Chapelle-d'Armentières (Nord) : Non aux poursuites judiciaires contre six salariés !

Mardi 24 juin, vers 7 heures du matin, cinq salariés de l'imprimerie ex-SCIA à La Chapelle-d'Armentières dans le Nord étaient embarqués chez eux par une dizaine de policiers et emmenés au commissariat de Béthune. Un sixième salarié était convoqué l'après-midi.

Leur interpellation était effectuée dans le cadre d'une enquête, déclenchée après que plusieurs dizaines d'ouvriers de la SCIA sont allés manifester à l'usine de Ruitz (près de Bruay dans le Pas-de-Calais), appartenant au même ex-patron, Léonce Michel Deprez.

Entre décembre 2001 et avril 2002, les travailleurs de la SCIA se sont battus pour empêcher la fermeture de leur entreprise et sauver 200 emplois. Le patron avait mis en liquidation l'usine afin de délocaliser la production et les machines sur le site de Ruitz. Pour tout le monde, cette liquidation apparaissait comme frauduleuse et une véritable arnaque pour virer les salariés, sans rien débourser.

Le patron est le fils de Léonce Deprez, député-maire UMP du Touquet. Il bénéficie de nombreux appuis patronaux et politiques. Au cours de leur lutte, les salariés de la SCIA ont mené de nombreuses actions. Le 16 mars 2003, ils sont allés occuper l'entreprise Deprez à Ruitz: quelques tags sur les murs, des palettes et des pneus brûlés.

Un repreneur, Daniel Rotatives, a embauché 80 salariés sur les 200 licenciés dans les anciens locaux complètement dévastés par l'ancien PDG.

Au mois de mai 2003, le PDG Léonce Michel Deprez, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Béthune, a été condamné par le tribunal correctionnel de Lille pour entrave au Comité d'établissement, avec 4000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité.

Ce patron voyou a quand même porté plainte contre les salariés pour "dégradations et entrave à la liberté du travail" à l'usine de Ruitz. Six ouvriers, dont deux délégués CGT et quatre licenciés au chômage, se sont retrouvés au commissariat de Béthune pour subir un interrogatoire dans lequel les inspecteurs leur demandaient de dénoncer leurs camarades sur des photos.

Devant le commissariat, 150 personnes, en majorité des militants de la CGT, des enseignants et des salariés de Coventry (ex-Lever) sont venus clamer leur indignation contre ces inculpations. L'après-midi, menottes aux poignets, les six travailleurs étaient emmenés au tribunal de Béthune. Une juge décidait la mise en examen avec mise en liberté sous contrôle judiciaire et 200 euros de caution par mois, pendant un an !

Les travailleurs n'ont fait que défendre leur droit à l'existence et leur emploi. Cette vengeance patronale, relayée par les gesticulations sécuritaires du ministre de l'Intérieur Sarkozy, impose la mobilisation des salariés, des organisations syndicales et politiques pour la combattre et exiger la fin des poursuites judiciaires.

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