Fonderies du Poitou(Ingrandes - Vienne) : La fonte en grève pour les salaires03/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1822.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderies du Poitou(Ingrandes - Vienne) : La fonte en grève pour les salaires

Du 23 au 27 juin, à l'usine Fonte des Fonderies du Poitou, nous avons fait grève à l'appel des syndicats CGT, UDT (autonomes), FO et CFDT pour revendiquer une augmentation des salaires.

C'est la première grève qui se produit à la Fonte depuis qu'en septembre 2002 l'autre partie de l'usine, la fonderie Aluminium qui fabrique les culasses et emploie 700 personnes, a été rachetée par le fonds d'investissement nord-américain Questor. La fonderie Fonte, qui compte 470 salariés et produit des carters moteurs essentiellement pour Renault, est restée sous la coupe de Teksid, la filiale fonderies de Fiat.

Lors de la scission des Fonderies, les patrons avaient expliqué que chacune des deux entreprises aurait désormais un parcours différent. En matière de salaire, on a vite vu ce que cela signifiait: très peu pour les uns... et pas grand-chose pour les autres!

A la Fonte, la direction n'avait accordé que 1,3% d'augmentation en avril -même pas de quoi compenser l'augmentation officielle des prix. A cela s'est ajouté le fait qu'une série de jours chômés nous ont été imposés depuis le début de l'année, réduisant d'autant la paye. Après quoi les patrons ont annoncé qu'ils allaient avoir recours à des intérimaires pour faire face à un surcroît d'activité... C'était plus qu'il n'en fallait pour que nous décidions la grève, à plus de 80% des effectifs ouvriers, bloquant ainsi totalement la production.

La direction commença par refuser d'avancer la réunion de renégociation des accords d'entreprise prévue à la mi-juillet. Puis elle convoqua les syndicats le jeudi 26 juin pour leur proposer une misérable augmentation de 1% (0,7 en juillet et 0,3 en septembre). Cette proposition, qui équivaut à ce qui a été accordé à l'Aluminium en mars, fut rejetée par les grévistes qui, après quatre jours de grève, la prirent pour ce qu'elle était: une véritable provocation.

Vendredi 27, les patrons accordaient en plus une prime de 400 euros et, sur proposition des responsables syndicaux, l'assemblée des grévistes vota la reprise du travail. Même si une partie d'entre nous avaient le sentiment de ne pas être allés au bout des possibilités de la grève, il y avait tout de même de la fierté d'avoir su résister à un patronat de plus en plus arrogant.

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