Après les licenciements à Romorantin : L'attitude indécente de Renault et Lagardère03/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1822.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Après les licenciements à Romorantin : L'attitude indécente de Renault et Lagardère

Les groupes Renault et Lagardère viennent de signer une convention avec l'État, aux termes de laquelle les deux groupes vont donner 11 millions d'euros pour "redynamiser le bassin d'emploi" de Romorantin, là où ils sont responsables de la disparition de milliers d'emplois.

Car cette aumône misérable, qui de plus ne servira qu'à donner, au nom de "l'aide à l'emploi", des aides éventuelles à quelques patrons en mal de subventions, est une provocation face aux dégâts que la politique de ces deux groupes a provoqués.

Les deux géants de l'industrie se sont formidablement enrichis avec la production de l'Espace, dont ils ont organisé la fabrication à Romorantin. Les sites de production de ce nouveau véhicule, partagé par les deux groupes, ont regroupé plus de 3000 salariés, faisant travailler des milliers d'autres salariés dans la sous-traitance. Bénéficiant de l'exclusivité dans cette gamme de produit automobile, Renault et Matra-Lagardère se sont partagé le pactole. Les investissements ont été amortis très rapidement, puis le travail des ouvriers a généré des superprofits considérables. On considère que pendant plus de quinze ans ce fut une des fabrications les plus rentables de l'industrie automobile.

Les centaines de millions de bénéfices officiels, sans parler des autres, les ouvriers n'en ont pas vu la couleur; ils sont partis chez Renault et dans les coffres de la famille Lagardère... Et une fois ces richesses accumulées, les deux compères ont décidé d'aller faire fructifier le fruit du travail de leurs ouvriers ailleurs. Les suppressions d'emplois ont commencé. Pour donner le change, les deux patrons ont fait semblant de vouloir affecter "une nouvelle production" à Romorantin, ce qui était le prétexte pour préparer la fermeture définitive, organisée il y a quelques mois, laissant les salariés dans le désarroi et la détresse, et transformant en désert économique Romorantin et la région alentour.

La moindre des choses aurait été que ces géants de l'industrie, riches à milliards, garantissent un travail et un salaire sur place aux ouvriers de Matra-Lagardère-Renault, mais aussi à tous les salariés des entreprises travaillant pour eux. Cela n'aurait fait qu'écorner les fortunes amassées sur le travail des salariés. Mais le droit de vivre de son travail et de ne pas sombrer dans la misère, il faudra l'imposer par la force à ces patrons licencieurs.

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