"Village de l'Amitié" (banlieue de Grenoble) : La direction dans ses petits souliers !26/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1821.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

"Village de l'Amitié" (banlieue de Grenoble) : La direction dans ses petits souliers !

Le "Village de l'Amitié" est un internat qui reçoit des enfants et des adolescents dits "cas sociaux" de la banlieue grenobloise. Nous sommes un peu plus de cinquante salariés, dont la moitié d'éducateurs.

La direction a voulu profiter de l'ouverture d'une nouvelle structure d'accueil à la rentrée prochaine pour restructurer de manière arbitraire toutes les équipes, dans le but de briser et disperser celles jugées trop revendicatives à son goût. C'est ainsi qu'au mépris du personnel et des enfants, réduits à de simples pions, le directeur a annoncé jeudi 12 juin, en réunion générale, et à la stupéfaction de tous, les affectations de chacun pour l'année prochaine.

Mal lui en a pris, car immédiatement, tous les éducateurs sont sortis de la réunion, non sans avoir pu dire auparavant au directeur et à ses sous-fifres, ce qu'ils pensaient de leurs méthodes. Après une courte assemblée générale, la grève fut décidée pour le soir même. Alors que la vingtaine d'éducateurs rentraient chez eux, il fallait voir les chefs encore sous le choc et dans leurs petits souliers, courir d'un pavillon à l'autre pour ramener les enfants chez eux.

Le lendemain, vendredi, nous nous sommes retrouvés à nouveau en assemblée générale comme prévu, sur notre lieu de travail. Le directeur voulut bien alors discuter et finit par accepter assez rapidement nos revendications, à savoir pour l'essentiel le maintien des équipes actuelles et des groupes d'enfants. Il acceptait aussi sans discussion de payer les deux jours de grève, condition imposée pour la reprise du travail.

Nous étions tous fiers et contents d'avoir gagné en si peu de temps et par cette grève "éclair" de nous être fait respecter par les chefs. Face à notre colère, à notre solidarité et surtout à notre détermination à poursuivre la grève autant qu'il le faudrait, il n'a pas fallu très longtemps au directeur pour retirer ses sales projets.

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