Michelin (Bourges-Saint-Doulchard) : Encore des licenciements26/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1821.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin (Bourges-Saint-Doulchard) : Encore des licenciements

Mardi 10 juin, le groupe Michelin annonçait par la radio la suppression de 164 postes à l'usine de Saint-Doulchard (près de Bourges), et 190 à l'usine de Poitiers.

La direction n'avait même pas pris la peine d'en informer le personnel auparavant. Elle montre ainsi son mépris à notre égard, alors que les conséquences de cette décision sont importantes, et pourraient annoncer à terme d'autres mesures contre l'ensemble des emplois aussi bien à Poitiers qu'à Saint-Doulchard.

Dans cette usine, la direction prétend qu'il n'y aura pas licenciements "secs" et parle de 120 départs en préretraite et 44 mutations, dont une majorité de cadres. Mais quoi qu'elle en dise, cela fera bel et bien 164 emplois en moins, et donc autant de jeunes qui ne seront pas embauchés.

Dans l'usine, l'inquiétude est grande, car en moins de deux ans, c'est l'ensemble de la production de pneus tourisme de 13 et 14 pouces qui aura disparu.

Le marché pour ces dimensions de pneus est pourtant quasiment stable, contrairement à ce qu'affirme la direction. En 1999, la production de pneus 14 pouces tourisme était de 50 millions d'enveloppes. Et pour 2004, elle est estimés à 49,3 millions, donc une baisse minime. Mais Michelin préfère délocaliser ces productions, dans certains pays d'Europe centrale notamment, où il surexploite les travailleurs, comme en Roumanie où le salaire d'un ouvrier est inférieur à 135 euros par mois.

Lors du comité d'entreprise extraordinaire du 19 juin, le syndicat CGT a appelé à un débrayage au moment de la réunion. Nous nous sommes retrouvés à plus de 80 après avoir défilé dans les ateliers. Une fois rassemblés, nous avons décidé d'envahir la réunion du CE pour demander des comptes à la direction et exprimer notre colère. Aussitôt dit, aussitôt fait.

La direction a d'abord refusé de répondre et a demandé une suspension de séance. Mais comme elle ne pouvait pas sortir, elle a dû répondre à nos questions.

Nous lui avons demandé de nous donner par écrit la totalité de son soi-disant projet de 3 ou 4 millions d'euros qui permettrait, selon elle, de "sauver" l'entreprise. Elle en a été incapable, ajoutant même que ce n'était qu'un projet et qu'il devait être validé tranche par tranche par la direction de Clermont-Ferrand. Elle ne nous a pas davantage donné d'assurance sur l'avenir de nos emplois, mais dans un, deux ou cinq ans... La seule chose sûre, c'est qu'elle va faire démonter les deux chaînes de fabrication de pneus 13 et 14 pouces.

Satisfaits d'avoir pu dire notre mécontentement, et surtout d'avoir vu les têtes de "coincés" de ces messieurs quand nous leur avons dit leurs quatre vérités, nous savons tous aussi que ce débrayage ne doit être qu'un début, si nous voulons vraiment nous défendre et empêcher la direction de licencier.

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