Marseille : La grève des éboueurs26/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1821.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Marseille : La grève des éboueurs

A Marseille les services de la Ville, en particulier les crèches et les cantines, étaient appelés à la grève à partir du 19 mai par la CGT. Mais la grève la plus visible, avec celle des transports urbains, a été la grève des éboueurs qui a débuté le 3 juin.

Le ramassage des ordures et le nettoyage de la ville de Marseille sont assurés par des entreprises privées, dont Bronzo, et par des employés municipaux. Toutes les combinaisons sont possibles en fonction des quartiers. Par exemple, dans certains quartiers, c'est la Ville qui fait le nettoyage et une entreprise privée le ramassage.

Les éboueurs de la Ville ont donc commencé la grève à l'appel de FO et de la CFDT. FO, majoritaire aux élections professionnelles, appelait à la reprise du travail le matin du vendredi 13 juin.

La décision était prise lors d'une AG du personnel municipal FO le 13 juin, le lendemain du meeting unitaire CGT, FO, UNSA, FSU où Blondel avait appelé à la grève générale, qui a réuni 500 à 600 personnes. Quelques dizaines d'enseignants y ont assisté sans y prendre la parole. Les responsables FO de l'UD-FO et du personnel de la Ville se prononçaient pour terminer la grève tout en reprochant à Thibault de l'avoir trahie. Puis il fut question de négociations avec la Ville.

Plusieurs dizaines de travailleurs y virent un accord en sous-main avec la mairie. Puisque celle-ci n'avait pas mis en oeuvre ses menaces de réquisitions et de faire appel à l'armée, c'est qu'elle s'attendait à la reprise du travail. Dès que quelqu'un dans l'assemblée parlait de continuer la grève il y avait plusieurs interventions pour dire qu'on ne peut pas continuer "seuls". Les enseignants sortirent pendant le vote, et il y eut une vingtaine de voix pour continuer la grève.

La CFDT continuait, elle, la grève jusqu'au lundi 16 juin, et protestait parce qu'elle n'avait jamais été invitée aux négociations avec la mairie.

Le résultat de cette grève était impressionnant: dans tout le centre-ville, ainsi que dans certains quartiers huppés les tas d'ordures se sont accumulés, avec les sacs plus ou moins écrasés et éventrés par les voitures ou déchirés par les chiens. L'odeur qui s'en dégageait était de plus en plus pestilentielle, la canicule n'arrangeant rien. Fréquemment des tas de sacs et des poubelles étaient incendiés, plus de 600 feux auraient été signalés.

L'importance et l'utilité sociale de ces travailleurs, peu remarqués habituellement et certainement pas parmi les mieux payés, a été largement démontrée. Le mardi 24 juin, tous les tas n'avaient pas encore été résorbés, et c'est d'ailleurs dans les quartiers populaires qu'ils ont persisté le plus longtemps.

A croire que la mairie n'a pas estimé prioritaire de les nettoyer rapidement.

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