La fin de l'année scolaire met un terme au mouvement de grève qui concernait encore, en région parisienne par exemple, plusieurs bonnes dizaines d'établissements et d'écoles. Cela n'a pas empêché que le mouvement s'affiche et montre que le mécontentement et la combativité n'étaient pas épuisés.

Jeudi 19 juin, date de manifestation sur les retraites à laquelle appelaient les syndicats, ce sont 9000 personnes de l'Éducation nationale qui ont défilé à Paris, au sein d'un cortège de 20000 à 60000 salariés.

Pour protester contre le maintien intégral du projet de décentralisation des TOS (personnels de service, de cantine et d'entretien,...), ceux-ci ont marché en tête du cortège Éducation. De tous ceux qui sont menacés par la décentralisation, les TOS sont la catégorie la plus nombreuse (près de 90000 personnes) et, dans les établissements, ce sont les collègues les plus mal payés et dont les conditions de travail sont les plus difficiles. Alors c'est un sentiment de solidarité et d'indignation qui s'est exprimé au cri de "TOS ensemble" ou, en réponse à Raffarin, Sarkozy, et Ferry: "Assez de vos projets - On garde les TOS et vous, vous dégagez!".

Aucun des autres problèmes: licenciements des emplois-jeunes, précarité, avenir des retraites, n'est réglé; et il est significatif qu'autant de manifestants aient tenu à le dire à nouveau en redescendant dans la rue.

L'assemblée générale Ile-de-France qui s'est réunie après la manifestation a rassemblé 300 personnes, montrant aussi par sa tonalité qu'une frange déterminée comptait ne pas en rester là.

Dans de nombreuses villes de province aussi les manifestations ont rappelé qu'après des semaines de grève, la détermination et la mobilisation étaient toujours là..

A Paris, mardi 24 juin au soir, dans un contexte de reprise à quelques jours des congés et au moment où les lycées et même certains collèges ont complètement fini les cours, une manifestation a rassemblé encore 600 personnes dont 200 se sont retrouvées en assemblée générale. C'est toujours avec dynamisme et colère que nous avons défilé, avec quelques nouveaux slogans comme: "Raffarin, on n'est pas fatigué - rien n'est réglé, rendez-vous à la rentrée!"

Dans les établissements et les écoles, il y a bien sûr des discussions sur le mouvement et il se pose de nombreuses questions: comment réussir à faire reculer le gouvernement, pourquoi le mouvement n'y est-il pas arrivé, est-ce possible et comment continuer? Mais, d'une part personne ne regrette de s'être battu (et il y a même une satisfaction d'avoir tenu tête au gouvernement), et d'autre part beaucoup de discussions sont tournées vers la rentrée. La partie la plus mobilisée et la plus active des grévistes est à bien des égards la plus confiante et la plus enthousiaste pour la suite.

Les menaces de Raffarin d'appliquer en force des retenues salariales draconniennes, suscitent de l'inquiètude ou de la colère mais n'ont pas provoqué d'abattement.

A travers le pays sont programmés des rassemblements ou des manifestations, des distributions de tracts à l'adresse des parents et de la population, des campagnes d'affiches affirmant que la lutte continue ainsi que des actions pendant l'été. Au niveau de villes et de nombreux départements, des assemblées sont déjà convoquées pour les jours de prérentrée ou pour la première semaine de classe.

La flamme que l'arrogance et la violence des attaques du gouvernement a allumée n'est pas éteinte.