Tous ensemble,tous ensemble, nous ferons reculer Chirac et Raffarin12/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Tous ensemble,tous ensemble, nous ferons reculer Chirac et Raffarin

Malgré de vagues déclarations pour dire que le gouvernement est ouvert à des discussions avec les syndicats, le tandem Chirac-Raffarin n'est pas revenu sur ses projets, tant en ce qui concerne les retraites (où il s'agit de faire cotiser les travailleurs plus et plus longtemps pour leur verser des pensions moins élevées), la Sécurité sociale (qui remboursera de moins en moins les assurés), ou la régionalisation des services annexes de l'Éducation nationale (qui fera passer, dans chaque région, l'intérêt des firmes privées avant ceux d'un enseignement de qualité). Ce sont là autant d'attaques contre le monde du travail, destinées à diminuer encore la part des richesses revenant aux salariés, au profit des possesseurs de capitaux.

Le gouvernement n'a d'ailleurs pas l'intention de s'arrêter là. Un projet de loi visant à transformer EDF et GDF en sociétés privées vient d'être déposé, et ce sera évidemment, s'il est adopté, un nouveau cadeau offert aux possesseurs de capitaux, au détriment non seulement des salariés d'EGF, mais aussi des usagers.

Ce gouvernement et ses supporters sont des menteurs. Pendant toute la journée du 10 juin, les médias, pour tenter en ce jour de manifestations de donner un visage "social" à la politique de Raffarin, n'ont cessé d'annoncer que le Smic allait être augmenté de 5% à partir de juillet. Mais en oubliant de préciser que cette mesure ne toucherait qu'un quart des smicards, ceux touchant le Smic le plus faible (celui qui est amputé de quatre heures).

Mais la journée du 10 juin a montré une nouvelle fois qu'une fraction importante du monde du travail est décidée à faire reculer Chirac, Raffarin et leurs ministres. Et c'est possible, car un certain Juppé se prétendait lui aussi "droit dans ses bottes", avant d'être obligé, devant la vague de grèves de l'automne 1995, de retirer son projet visant à repousser l'âge de la retraite pour les cheminots.

Il faut faire subir le même sort aux projets de Raffarin.

C'est toute la classe ouvrière qui est concernée. Le gouvernement, la presse écrite, parlée et télévisée à son service ont tenté d'opposer secteur public et secteur privé. En vain car, dans les manifestations, travailleurs du privé et du public se retrouvent au coude à coude pour crier leur refus de ces projets iniques.

Le gouvernement et la même presse font mine de s'étonner de voir les travailleurs de la SNCF et des transports urbains, qui ne seraient pas concernés par ce projet, nous disent-ils, être au premier rang dans la lutte. Mais outre qu'il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que leur tour viendra après si Raffarin réussit son sale coup, la solidarité du monde du travail, cela existe et les cheminots ont des membres de leur famille, conjoint ou enfant, qui travaillent dans le privé.

Oh, le gouvernement connaît le mot solidarité. Mais il ne l'emploie que pour parler de solidarité nationale, que pour dire aux travailleurs qu'ils doivent accepter des sacrifices... pour permettre aux capitalistes de faire encore plus de profits. Eh bien, c'est une autre solidarité, fondée elle sur des intérêts communs, qui unit tous les travailleurs qui se sont mobilisés depuis des semaines contre les projets de Raffarin.

Alors, il faut faire en sorte que les grèves se multiplient, s'unissent pour se généraliser.

Le mouvement doit encore s'élargir. Car alors, ce n'est pas seulement le gouvernement qui se sentira visé, c'est la classe capitaliste tout entière qui lui demandera de renoncer à ses projets par peur de voir la situation sociale aller vers un nouveau juin 1936 ou un nouveau mai 1968.

Pour le patronat aussi, la peur est le commencement de la sagesse!

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