SNCF : Le mouvement des cheminots continue...12/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Le mouvement des cheminots continue...

La journée de grève et de manifestation du 10 juin, appelée par l'ensemble des confédérations syndicales, a été un nouveau succès.

Après le long week-end de Pentecôte pour lequel la grève avait été reconduite dans de nombreux secteurs, la journée du mardi 10 juin a confirmé la décision des cheminots de poursuivre leur mouvement. Que ce soit à Rouen, Nantes, Marseille, à Paris Sud-Ouest, Paris-Nord ou Paris Sud-Est, des assemblées de grévistes ont décidé de reconduire la grève. Même s'il ne s'agit, le plus souvent, que de minorités préoccupées d'élargir le mouvement et d'entraîner de nouveaux cheminots, il est notable que la grève se maintient depuis maintenant près de quinze jours, avec des moments forts lors des journées de manifestations interprofessionnelles.

Toutefois, la difficulté dont bien des grévistes ont conscience reste d'étendre la grève à toute la SNCF. Dans cette voie, ils se heurtent aux directions syndicales qui ne veulent pas d'un mouvement d'ensemble mais seulement de journées d'action marquées par des manifestations, entre lesquelles il faudrait reprendre le travail. Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT cheminots, comme Denis Andlauer, responsable de la fédération CFDT des cheminots (en désaccord avec la politique de la Confédération), expliquent en substance que les cheminots ne doivent pas être la "locomotive" du mouvement de protestation contre les retraites, comme si cela avait un sens de poser le problème de cette façon lorsque l'on souhaite sincèrement développer un mouvement d'ensemble. Ils déclarent tout à fait explicitement que le mieux serait que les cheminots se bornent à participer aux manifestations interprofessionnelles appelées par les Confédérations syndicales. Ces dernières ne fixent d'ailleurs pas au mouvement en cours l'objectif du "retrait du plan Raffarin-Fillon", contrairement au mouvement de l'hiver 1995, quand la CGT en particulier demandait le retrait du plan Juppé. Aujourd'hui, les directions syndicales demandent seulement "une autre réforme des retraites passant par de véritables négociations avec les organisations syndicales" comme le précisait la déclaration de la Commission exécutive confédérale de la CGT, le 6 juin dernier.

La grève des cheminots, des travailleurs de la RATP et des transports urbains d'autres grandes villes doit se renforcer. A la SNCF, les assemblées inter-services, les contacts entre cheminots de secteurs différents, comme les contacts entre cheminots et travailleurs d'autres catégories professionnelles, se sont multipliés et répondent à ce sentiment qu'il faut être le plus nombreux et le plus solidairement mobilisés. C'est comme cela que les grévistes pourront se renforcer, en nombre et moralement, pour aller -y compris par dessus les volontés des directions syndicales- vers l'extension de la grève.

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