Les contractuels de la SNCF s'invitent aux champs12/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les contractuels de la SNCF s'invitent aux champs

Dimanche 1er juin, à grands frais, la SNCF avait installé un kilomètre et demi de rails sur l'avenue des Champs-Elysées à Paris pour y faire circuler un train Corail et visiter une motrice TGV. Gallois, le président de la SNCF, ne parlait plus d'économies mais faisait le beau aux côtés du maire de Paris, Delanoë, devant cette "vitrine" de la SNCF.

Mais ce jour-là, des contractuels de la SNCF s'étaient invités pour manifester et montrer au public, venu en nombre assister à cette "grande fête" du train, que derrière l'esbroufe, la direction SNCF fait travailler des travailleurs d'origine étrangère, en particulier marocains, dans des conditions lamentables.

Ils sont ainsi plus d'un millier qui travaillent à la SNCF, où ils ont été embauchés dans les années soixante-dix pour exercer les métiers les plus pénibles: entretien des voies et des caténaires, accrochage des wagons dans les triages, réparation du matériel roulant. Travaillant en 3x8, dimanches et jours fériés compris, de jour comme de nuit, très souvent dehors, dans des conditions aggravées par le manque d'effectifs, ils n'ont jamais pu accéder aux mêmes droits que les cheminots.

Dans un tract diffusé à la manifestation du dimanche 1er juin, les contractuels dénonçaient le fait que "aujourd'hui, beaucoup d'entre nous arrivent à l'âge de la retraite et constatent amèrement que la SNCF nous refuse le droit de bénéficier d'une retraite minimum nous permettant de faire vivre notre famille". Comment arrêter de travailler quand la retraite ne représente que 380 euros net (2200 F), parce que les 40 années de cotisation ne sont pas atteintes à 60 ans pour ces salariés qui sont très mal payés? Pour ne pas être réduits à la misère après une vie de travail, il faudrait -surtout si la réforme Fillon passait- travailler jusqu'à 65 ans et plus, malgré les travaux physiques pénibles qui sont leur lot.

Les contractuels réclament d'avoir droit au moins à la retraite minimum des cheminots, soit 2875 euros par trimestre (environ 6300 francs par mois), ainsi que la suppression de la clause de nationalité qui interdit leur embauche au même statut que les autres cheminots, clause que, de son côté, la RATP a d'ailleurs fini par abandonner.

Ce serait bien la moindre des choses.

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