Le personnel de l'Education nationale ne s'essouffle pas, au contraire12/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le personnel de l'Education nationale ne s'essouffle pas, au contraire

En dépit des déclarations des ministres, relayées par des journalistes complaisants ou peu observateurs qui répètent que le mouvement s'essouffle -mais c'est ce qu'ils disent au lendemain de chaque journée de manifestation - le mouvement du personnel de l'Éducation nationale tient bon. La participation toujours forte et le dynamisme qui n'a pas faibli dans les manifestations en témoignent.

Pour se rassurer, pour tenter de tromper l'opinion, on explique que le nombre de grévistes irait en fléchissant. Fléchissement très relatif d'ailleurs si on prenait au sérieux les chiffres gouvernementaux. Sauf qu'ils sont, cette fois encore menteurs, car on omet de rappeler que, comme c'est le cas chaque fin d'année scolaire, il n'y a plus de cours dans un certain nombre d'établissements.

Le gouvernement monte en épingle la rencontre mise sur pied le 3 juin, avec les représentants syndicaux enseignants, où il a eu l'oreille de ces derniers, sans même qu'il eut à céder sur grand-chose. Il a promis que les médecins scolaires, les conseillers d'orientation et les assistantes sociales ne seraient plus concernés par la décentralisation, soit 10000 postes, tandis que les autres, les ouvriers et les techniciens, qui sont près de 100000, eux, le seraient toujours.

S'il y a recul, il est symbolique. D'ailleurs Darcos, interrogé sur France 2 à l'émission Les Quatre vérités, le lendemain, a affirmé, toujours aussi arrogant, que le gouvernement n'avait pas fait de concessions. C'est vrai. D'autant que la question des retraites, qui n'est pas pour rien dans la mobilisation, a été complètement escamotée. Il faut avoir l'optique de dirigeant syndicaliste, pour y voir un premier signe d'ouverture.

Reste maintenant à savoir si les enseignants se satisferont de ces ridicules manoeuvres d'appareil qui n'engagent que l'appareil gouvernemental et ses interlocuteurs des appareils syndicaux. On imagine mal qu'ils puissent en être dupes. Eux savent bien qu'on est loin du compte. Ils n'ignorent pas que les mesures proposées étaient prévues et annoncées depuis déjà trois semaines, et que depuis le gouvernement campe sur les mêmes positions, en espérant pouvoir miser sur la lassitude et l'approche des congés. De telles finasseries ne changeront rien à une situation caractérisée par une détermination exceptionnelle des enseignants et de l'ensemble du personnel de l'Éducation nationale; et aussi par la sympathie de l'opinion qui n'a pas faibli.

On peut prédire que Raffarin, Ferry, Darcos, n'en ont pas fini avec ce mouvement, même si on a appelé le chevalier blanc Sarkozy à leur rescousse.

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