Le 10 juin à Marseille, à Nantes, à Rennes...12/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le 10 juin à Marseille, à Nantes, à Rennes...

À Marseille

Mardi 10 juin, à Marseille, un métro rarissime roulait sur la ligne 2 qui a finalement fermé comme la ligne 1, et il n'y avait pas de bus. Mais les policiers municipaux s'employaient à mettre des PV sur les voitures mal garées, forcément nombreuses. Etait-ce pour ajouter encore à la colère des manifestants?

Les cortèges étaient multiples. Celui de FO très important est allé à la préfecture. La CGT des transports, des cheminots devant l'Hôtel de ville, les groupes des hôpitaux, dont Sainte-Marguerite menacé de fermeture, les impôts, la DDE, retrouvaient en bas de La Canebière ceux de la SNCM et des Chèques postaux, entre autres. Il y avait peu d'entreprises du privé, mais les travailleurs de Panzani-Lustucru étaient là ainsi que ceux de Péchiney-Aubagne, entreprises destinées à la fermeture. Comme disaient des manifestants: "Y en a marre de ces guignols, qui ferment les usines, qui ferment les hostos, et ferment les écoles!"

Quant au cortège des enseignants, de beaucoup les plus nombreux et les plus décidés, il se rassemblait devant l'Inspection académique.

Le plan des syndicats prévoyait ainsi plusieurs points de rendez-vous dans la ville. Mais on rencontrait beaucoup de groupes cherchant leurs cortèges, d'autant plus que ceux qui s'étaient absentés pendant le week-end de Pentecôte n'avaient pas eu le temps de se mettre bien au courant.

Pendant plus de trois heures, les manifestants ont défilé dans le centre-ville: tel cortège descendait à l'Hôtel de ville réclamer le Stade vélodrome pour le meeting prévu pour jeudi 12 juin. Tel autre se dirigeait d'un pas rapide, toutes banderoles déployées, vers le théâtre de la Criée, pour y faire demi-tour et revenir sur le Vieux port. D'autres ou les mêmes remontaient La Canebière que d'autres manifestants encore descendaient d'un pas résolu. Un cortège conséquent rejoignait la préfecture, à travers des rues bordées de sacs d'ordures, puisque les éboueurs étaient en grève, puis repartait vers La Canebière, le Vieux port et la mairie.

Ainsi, sous un soleil brûlant, c'est tout le centre-ville qui était envahi par des milliers de manifestants déterminés à ne pas laisser passer les projets de loi du gouvernement.

À Nantes

La manifestation du 10 juin à Nantes a été importante, de l'ordre de celle du mardi 3: 10000 à 15000 participants, selon les medias, avec cette fois encore une grosse part d'enseignants très dynamiques, dont le slogan le plus repris était: "Tous salariés, tous parents d'élèves, tous à la retraite un jour, et tous en grève!"

L'ensemble de la fonction publique était représentée, avec des cortèges plus ou moins importants mais significatifs, d'EDF, de la CRAM, des Territoriaux, de La Poste, des Télécoms, de la DDE, du Port autonome, du Trésor public, etc.

Le privé était là aussi: Airbus, la Biscuiterie Nantaise, Waterman, le Bâtiment, Renault, etc., souvent mélangé au public dans la bonne humeur, les slogans et les chansons.

L'essoufflement annoncé par le gouvernement ne vient pas et on a plutôt l'impression d'être repartis encore pour un tour avec de nouveaux grévistes entrant dans la lutte.

À Rennes

À Rennes, la journée du 10 juin a été de nouveau marquée par une très importante participation à la manifestation: nous avons défilé à environ 9000 après avoir été environ 10000 le 27 mai et 8000 le 3 juin. Visiblement, n'en déplaise au gouvernement Chirac-Raffarin, la mobilisation persiste.

Si les enseignants étaient un peu moins nombreux, ils constituaient tout de même plus du quart du cortège. Cette baisse a donc été plus que compensée par la participation massive des cheminots, des communaux, des postiers et, à un degré moindre, des travailleurs de l'EDF, du Centre hospitalier régional, de la Direction de l'Equipement ou encore des intermittents du spectacle.

Il faut aussi noter la participation grandissante de dizaines de petits groupes de travailleurs avec ou sans banderole venus du secteur privé. Thomson était l'entreprise la plus représentée, car touchée par un plan de licenciement qui concerne 60 travailleurs à Rennes alors que, selon les syndicats, l'entreprise a déclaré 373 millions d'euros de bénéfice en 2002. Il y avait aussi bien d'autres petits groupes venus de PSA, de l'imprimerie Oberthur, de la Banque Populaire, de Ouest France, du transport urbain (la Star) mais aussi de la Sécurité sociale, de France Télécom, des impôts, du Trésor, et même des membres du personnel pénitentiaire.

Résultat: la manifestation était dynamique et unanime à exiger le retrait des plans du gouvernement, que ce soit celui de Ferry ou celui de Fillon.

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