EDF-GDF : Bientôt au CAC 40 ?12/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

EDF-GDF : Bientôt au CAC 40 ?

Un projet de loi sur le changement du statut d'EDF-GDF a été récemment publié. Il devrait être discuté le 6 août 2003 par le Conseil des ministres. L'article 1 de ce projet stipule: "Les établissements publics nationaux Electricité de France et Gaz de France sont transformés à compter du 31 décembre 2003 en sociétés anonymes régies, sauf disposition législative contraire, par les dispositions applicables aux sociétés commerciales". Et même si le projet de loi prévoit (mais pour combien de temps?) que l'État conserverait la majorité du capital, ce qui fait dire à Raffarin qu'il est mal venu de parler de privatisation, il s'agit bel et bien du début de la dénationalisation d'EDF-GDF. Roussely, le président de l'entreprise, a même déclaré qu'il souhaitait ce changement d'ici à la fin de l'année.

L'ouverture du capital d'EDF et GDF est dans les objectifs gouvernementaux depuis plusieurs années. Le gouvernement de gauche l'a préparé, Strauss-Kahn l'a annoncé en son temps. La droite arrivant au gouvernement n'a eu qu'à reprendre le dossier de la gauche. Mais pour que l'ouverture du capital soit une réussite, les futurs actionnaires doivent être alléchés par un maximum de dividendes.

EDF et GDF sont bénéficiaires depuis des années mais cela ne suffit pas. Aux dires de Roussely, il faut aussi retirer la charge des pensions (les retraites) des comptes d'exploitation et, ainsi les bénéfices seront encore plus importants! Une réforme du régime des retraites pour les électriciens et les gaziers s'impose donc pour lui avec une première étape qui "doit aboutir à un régime de retraites de droit commun", et une seconde étape "au niveau des pouvoirs publics concernant notamment la durée des cotisations." Ces mesures sont un "préalable nécessaire à l'ouverture du capital".

L'annonce en pleine grève des salariés de la fonction publique d'une discussion au Parlement sur l'ouverture du capital d'EDF-GDF est apparue comme une provocation pour nombre de travailleurs de l'entreprise qui savent que leurs retraites sont plus que jamais menacées. Et ce ne sont pas les exemples mis en avant par la direction qui peuvent rassurer. Celui de l'entreprise américaine Enron, qui pouvait soi-disant faire des profits et assurer en même temps un service public est édifiant: licenciement de milliers de salariés qui ont tout perdu, leur emploi et leur retraite!

Les travailleurs d'EDF-GDF ne sont pas des privilégiés et entendent le dire bien haut. De plus en plus nombreux parmi eux sont ceux qui veulent mettre un arrêt aux projets gouvernementaux néfastes qui se succèdent, sacrifiant les intérêts des salariés et des usagers pour favoriser ceux des futurs actionnaires, les seuls à être de vrais privilégiés.

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