Loi Perben : Une justice plus policière29/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1817.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi Perben : Une justice plus policière

Après Sarkozy, c'est au tour de Perben, le ministre de la Justice, de présenter un projet de loi sur la sécurité. Il prétend adapter les moyens de la Justice à l´évolution de la criminalité organisée et de la délinquance.

Le projet de loi prévoit notamment une rémunération des "indics", un statut pour les criminels "repentis" et la possibilité pour les prévenus, dans les petites affaires, de plaider coupable avec une réduction de peine à la clé.

Que de telles mesures puissent faire reculer la grande criminalité est douteux et il y a tout lieu de penser que l'insécurité dans les quartiers populaires continuera de s'aggraver tant qu'il ne sera pas mis le holà aux suppressions d'emplois qui plongent des millions de gens dans la misère, et une petite partie d'entre eux dans les trafics de tout genre.

En revanche, le projet de loi pourrait servir contre le mouvement ouvrier si, comme le craint par exemple le Syndicat de la magistrature, des ouvriers séquestrant un patron pouvaient être accusés de criminalité organisée.

Accessoirement, proposition de circonstance destinée à montrer que le gouvernement ne reste pas inerte, le ministre de la Justice prévoit dans son projet des sanctions plus sévères à l'encontre des "voyous des mers" et un renforcement des juridictions spécialisées dans la lutte contre la pollution maritime. Ces mesures risquent de faire plouf quand on voit l'impunité des compagnies pétrolières et des armateurs responsables de catastrophes comme celle de l'Erika. La pollution des mers au quotidien reste la plupart du temps à l'abri des sanctions. L'an dernier, douze affaires de dégazage ont été jugées par le tribunal de grande instance de Paris. Elles ont abouti à une relaxe et onze condamnations à des peines d'amende... qui n'ont jamais été exécutées.

Pour tout ce qui touche au profit des grandes sociétés, il n'est pas question pour le gouvernement de mesures de répression réellement dissuasives, qui frapperaient les fortunes de ces responsables de graves nuisances, sur terre et sur mer, que sont les capitalistes.

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