Humour de classe29/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1817.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Humour de classe

Raffarin, publicitaire de son métier, qui se targue de trouver le mot juste ou d'avoir le sens de la formule, a sorti quelques bourdes lors de son voyage au Canada.

Devant des patrons réunis dans la ville de Québec, le Premier ministre français s'est laissé aller à dire, à propos des 35 heures, qu'"en France on était sur la voie de la société des loisirs. On était sur le point de perdre l'habitude de travailler tôt". Puis, paraphrasant paraît-il l'humoriste Pierre Dac, Raffarin a poursuivi: "Il y avait un projet de loi qu'on a arrêté à temps. C'était: quand on ne travaillera plus les lendemains des jours de repos, la fatigue sera vaincue". Ce qui, soit dit en passant, est fort vrai.

Et tout le monde de s'esclaffer dans cet aréopage patronal des bons mots de Raffarin; de cet humour que l'on goûte d'autant mieux qu'on a peine à imaginer la vie d'un ouvrier faisant les équipes, ou de tout autre salarié devant se lever bien avant l'aube afin d'effectuer les deux heures ou plus de trajet quotidien nécessaires pour se rendre à son travail... 35 heures ou pas.

Raffarin, si prudent, s'est cette fois lâché. Mais il ne prenait pas grand risque devant ces hommes et ces femmes auprès de qui il semble si détendu, tous nés avec une cuillère en or dans la bouche.

Partager