France Télécom (Lyon) : Harcèlement au travail29/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1817.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France Télécom (Lyon) : Harcèlement au travail

Le 21 mai, le syndicat des Télécoms du Rhône a tenu une conférence de presse pour dénoncer la gestion du personnel pratiquée par la direction de France Télécom.

Le suicide d'un militant CGT, en décembre, a amené ses proches et le syndicat à porter plainte contre X et contre cette entreprise. Ce suicide avait alors soulevé une vive émotion: le lendemain 400 personnes s'étaient rassemblées pour rendre hommage à ce travailleur.

Cette réaction était aussi significative de l'ambiance que la direction fait régner dans les services. Depuis plusieurs années c'est la valse des mutations. France Télécom a une dette colossale à rembourser. Elle n'embauche donc pas et par contre licencie les intérimaires. Les postes vacants doivent donc être pourvus par d'autres, tant le manque de personnel est flagrant dans la plupart des services.

Mais la direction ne s'inquiète que des services de vente ou d'après-vente (boutiques, 1014 ou 1013). Elle fait pression sur tous ceux qu'elle estime capables de remplir ces nouvelles fonctions. Et là, tous les moyens semblent bons pour y parvenir.

Mais si, dans les services où elle mute des employés, il y a des militants qui la gênent, elle fait tout pour s'en débarrasser. C'est ainsi que deux militants CGT du 1014, dont celui qui vient de mettre fin à ses jours, ont été mutés d'office, alors que France Télécom recrutait dans ce service. La direction a été condamnée par le tribunal administratif à les réintégrer. Elle a alors contre-attaqué en les mettant en "congé d'office", puis en les re-mutant et en leur imposant des tests de sélection humiliants pour... reprendre un travail qu'ils faisaient déjà depuis plusieurs années!

En même temps, six autres militants CGT ont été mutés du service des Lignes vers les Répartiteurs, qui sont des endroits où ils sont entièrement coupés du reste du personnel.

La pression semble avoir été trop forte sur celui qui a mis fin à ses jours. Mais il ne s'agit sans doute pas d'un cas particulier, et c'est ce que les militants de la CGT ont tenu à dire devant la presse: trois autres personnes travaillant à l'agence du Grand-Lyon ont mis fin à leurs jours entre la fin 2001 et la fin 2002.

Ils ont aussi signalé des tentatives de suicide, des gens qui craquent et des demandes de consultations en médecine du travail de plus en plus nombreuses. Le nombre moyen de jours d'arrêt en congé maladie par agent et par an atteint 16, 17 et même 32 dans certaines agences.

La direction de cet ex-service public (toujours très rentable) semble donc avoir pour principal souci celui de faire supporter à son personnel le remboursement de ses dettes.

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