Une nouvelle attaque contre les retraites du régime général22/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1816.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une nouvelle attaque contre les retraites du régime général

L'État prélève lui aussi des sommes considérables, par toute une série d'expédients, dans les caisses de retraite de la Sécurité sociale. L'un des prélèvements les plus considérables provient de plusieurs systèmes de "compensation" financière entre les régimes qui ont beaucoup de cotisants par rapport au nombre de retraités et ceux qui en ont peu.

Le résultat de ce système assez complexe de vases communicants est que la caisse de retraite du secteur privé, la CNAVTS, celle des agents des collectivités locales et des agents hospitaliers, la CNRACL, ainsi que le régime des fonctionnaires de l'État, reversent chaque année des milliards d'euros pour équilibrer d'autres caisses, essentiellement celles des exploitants agricoles: les salariés payent pour les non-salariés.

C'est ainsi que, en 1999, tous systèmes de compensation confondus, la CNAVTS a versé 25 milliards de francs, la CNRACL 25 milliards de francs, et le régime des fonctionnaires civils près de 20 milliards de francs.

Malgré ces ponctions, les caisses en question dégagent encore un excédent. C'est dire qu'exiger que les salariés cotisent plus longtemps pour une retraite moindre relève de la pure escroquerie.

Le gouvernement Chirac-Raffarin a décidé de "réformer" une partie du système, en prenant théoriquement en charge ce qui aurait dû lui revenir depuis longtemps: l'équilibre de certains régimes, que les cotisations des salariés des autres caisses n'ont pas vocation à combler. Mais il ne faut pas croire que cela va coûter un sou à l'État. Bien au contraire: il a réussi le tour de force d'y gagner quand même encore 374 millions d'euros.

Qui va donc payer? Encore une fois les salariés de la CNAVTS, qui seront les seuls à supporter le poids financier de la "réforme"! Le gouvernement a en effet réussi à trouver une astuce pour augmenter de 5,5 milliards de francs (850 millions d'euros) le montant de la compensation versée par la caisse. Elle augmente fictivement le nombre de ses cotisants en réintégrant dans ses effectifs les chômeurs pour lesquels le FNE lui verse déjà des cotisations vieillesse.

Pour puiser dans les caisses des salariés, les gouvernements successifs n'ont jamais manqué d'imagination. Mais il faut tout de même un sacré culot pour exiger en même temps plus de sacrifices de la part des seuls salariés, afin de combler les déficits supposés à l'horizon 2020!

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