Retraites - le ralliement de Chérèque : Dans la continuité de Notat22/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1816.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites - le ralliement de Chérèque : Dans la continuité de Notat

En signant un accord avec le gouvernement sur la réforme des retraites, jeudi 15 mai, François Chérèque, le dirigeant de la CFDT, s'est félicité d'avoir "sauvé notre système de retraites".

Lui qui affirmait avoir des "exigences importantes sur cette réforme", il n'a pas fallu longtemps, ni beaucoup de concessions de la part du gouvernement, pour qu'il se précipite, le stylo à la main. Il estime sans doute que toucher 85% du Smic (en 2008) permet de "garantir un haut niveau de pension pour les salariés qui ont passé l'essentiel de leur carrière au Smic", comme il le défendait la veille de la manifestation du 13 mai... le "bas" niveau étant les 75% du projet initial!

En fait, Chérèque n'a même pas fait semblant de s'opposer au projet gouvernemental, et les règles du jeu étaient clairement instaurées avant même la négociation: que le gouvernement fasse un demi-pas en arrière, et la CFDT, qui se veut un syndicat de concertation, pouvait alors crier victoire sans même mener le combat.

On ne peut parler de surprise sur cette signature, ni de reniement à propos de la CFDT car, depuis des années (comme les autres centrales syndicales d'ailleurs, mais seulement un peu plus ouvertement), elle s'est appliquée à relayer la propagande patronale et gouvernementale et a accrédité parmi les salariés l'idée qu'il y aurait vraiment un problème de paiement des retraites lié à l'augmentation de la durée de vie et que, dans ce cadre, des sacrifices étaient nécessaires pour "sauver" le système actuel. L'approbation du projet gouvernemental par Chérèque est dans la continuité de celle de Notat qui, en 1995, s'était faite le défenseur du plan Juppé, quitte à se faire conspuer et bousculer par les grévistes.

En 1995, le ralliement de Notat au plan Juppé n'avait pas empêché que la grève, partie des cheminots, s'étende aux autres catégories de la fonction publique, ni que Juppé soit obligé de remballer son plan. Alors, maintenant, que le "front syndical soit brisé" ne changera rien à la suite du mouvement, si les grévistes sont déterminés à vouloir faire reculer le gouvernement, et ce d'autant moins que, par avance, la direction de la CFDT avait annoncé la couleur en se déclarant favorable au projet de réforme des retraites du gouvernement, et que, comme dans une pantomime bien réglée, chacun savait quel "geste" il attendait de l'autre.

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