RMA, zéro tracas pour le patronat15/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1815.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

RMA, zéro tracas pour le patronat

Le gouvernement ne chôme pas lorsqu'il s'agit de trouver des idées qui favorisent le patronat, qui n'est pourtant pas privé de soutiens de toute nature.

Fillon vient de proposer la création d'un Revenu minimum d'activité (RMA). Il s'agit de faire que les travailleurs au RMI depuis plus de deux ans puissent être mis à la disposition d'employeurs pour vingt heures par semaine, avec des contrats limités à une durée de 18 mois. Ce dispositif aurait pour but, selon le ministre, d'insérer les allocataires du RMI dans l'activité salariée. C'était déjà l'objectif du RMI qui, selon son initiateur, le socialiste Rocard en 1988, était déjà destiné à aider la réinsertion des chômeurs dans la vie active, c'est-à-dire salariée. Depuis, comme on pouvait le prévoir, l'insertion a patiné puisqu'il y avait, fin 2002, 1090348 femmes et hommes au RMI. Fillon prend prétexte de cet échec pour proposer, après bien d'autres (car l'idée n'est pas nouvelle, Martine Aubry l'évoqua en son temps) ce fameux RMA. C'est-à-dire en fait un banal changement de sigle.

Depuis l'origine, cette "insertion" n'était qu'un alibi. Car elle ne dépend pas de telle ou telle mesure de prise en charge qu'on met en place, mais du bon vouloir des employeurs, qui "insèrent" qui ils veulent, quand ils veulent et le temps qu'ils veulent.

En réalité le projet du gouvernement ne vise pas à aider les Rmistes à retrouver un emploi salarié, mais à fournir aux employeurs des salariés à bon marché. En effet, les bénéficiaires, si l'on ose dire, de cette formule, toucheront le Smic horaire pour les 20 heures de travail qu'on leur autorisera, mais les employeurs n'auront à payer que la différence entre le RMI et ce Smic. Un effet d'aubaine de plus pour les employeurs.

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