Les charlatans15/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1815.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les charlatans

Alors que les régimes de retraite des salariés sont actuellement excédentaires, les experts ont échafaudé des hypothèses chiffrées sur les déficits qu'il faudra combler d'ici 20 ou 40 ans.

Les évolutions de la population sur lesquelles ils se basent ne sont déjà pas si faciles à prévoir; nombre de prévisions en la matière se sont révélées complètement fausses. Mais surtout, contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, le financement des retraites n'a pas grand-chose à voir avec les évolutions de la population. Il dépend davantage de facteurs économiques tels que la croissance ou le niveau du chômage, qu'aucun expert n'est en mesure de prévoir, ne serait-ce que pour l'année à venir. Alors les "prévisions" sur 20 ou 40 ans, forcément erronées, sont surtout destinées à distiller l'inquiétude parmi les salariés pour leur faire accepter des sacrifices dès aujourd'hui!

C'est dire que les attaques du gouvernement contre les fonctionnaires et contre les salariés du privé n'ont pas pour but de "sauver l'avenir des retraites". D'ailleurs, selon les fameux experts, d'ici quelques années elles ne suffiraient déjà plus à financer les retraites. Qu'à cela ne tienne: le gouvernement "prévoit" qu'il suffira de prendre dans la caisse du chômage pour mettre dans la caisse des retraites puisque le taux de chômage devrait baisser à 4,5% en 2010! Autant dire que s'il s'agissait vraiment d'un plan de sauvetage des retraites, le plan du gouvernement reposerait vraiment sur du vent.

Manifestement le gouvernement navigue à vue pour satisfaire au jour le jour le patronat, pas pour garantir les retraites des salariés sur le long terme. Raison de plus pour ne pas se laisser faire.

La seule garantie des salariés pour l'avenir, c'est le rapport de force qu'ils peuvent reconstruire face au patronat pour le contraindre à payer des salaires corrects et des pensions correctes, pour mettre un terme à la précarité et aux licenciements.

Le financement des retraites, plus qu'un problème démographique, plus qu'un problème économique, est un problème de partage des richesses entre la classe ouvrière et le patronat.

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