Le succès des manifestations15/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1815.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le succès des manifestations

Elles furent un véritable succès. Plus d'un million de manifestants dans tout le pays témoignaient de l'indignation ressentie après l'annonce des mesures gouvernementales concernant les retraites.

Le plus important des cortèges fut bien sûr celui de Paris où plus de 100000 personnes s'étaient rassemblées sur un long parcours allant de la place de la République à celle de Denfert-Rochereau, traversant ainsi une grande partie de la capitale. Comme partout, les plus nombreux furent les salariés du public: enseignants, cheminots, travailleurs de la RATP, postiers... Mais beaucoup de travailleurs du privé étaient présents dont certains de grosses entreprises comme Renault, Alcatel, Thomson, Snecma...

Dans de nombreuses autres villes, les cortèges étaient aussi impressionnants, voire plus encore, qu'en 1995. Ce fut le cas à Angers où 15000 personnes ont manifesté, à Angoulême avec 18000 manifestants, à Limoges avec 20000 manifestants, à Saint-Etienne avec 15000 manifestants, à La Rochelle avec 15000 manifestants, à Reims avec 10000 manifestants, à Marseille où la mobilisation fut comparable à celle de Paris...

Dans certaines villes moyennes c'était du jamais vu (3000 personnes à Dole, 10000 à Annecy, 1000 à Confolans une ville de Charente de 10000 habitants...). Les manifestations de 1995 étaient d'ailleurs dans les mémoires de bon nombre de travailleurs. En réponse à la question: "Comment vas-tu?", on pouvait souvent s'entendre dire "par une journée pareille on ne peut pas aller mal", ou "ça fait du bien de se retrouver comme en 1995".

Les manifestants étaient parfois si nombreux que la tête rejoignait la queue comme à Toulouse, ou que le centre-ville fut totalement bloqué des heures durant comme à Marseille.

Tout comme à Paris, ce furent les cheminots et surtout les enseignants qui formèrent une partie importante des cortèges: près du tiers à Toulouse et un quart à Rennes. Quant aux manifestants du privé ils furent bien présents: à Annecy venant de SNR, Téfal et Dassault; à Belfort venant d'Alstom; à Grenoble venant de ST Mircroelectronics et Caterpillar; à Marseille venant de Péchiney, Atofina, Lustucru...

C'est souvent dans de petits détails que se dégage l'ambiance des grands rassemblements. Ainsi, à Grenoble alors qu'un automobiliste voulait profiter d'un "trou" dans le cortège pour le traverser, un policier certainement emporté par l'atmosphère de la manifestation et qui avait du mal à empêcher l'automobiliste de passer lui a lâché: "Si tu n'es pas content, tu n'avais qu'à être en grève comme tout le monde"!

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