La Poste (CTC Bordeaux-Bègles) : On s'oppose aux modifications d'horaires15/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1815.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste (CTC Bordeaux-Bègles) : On s'oppose aux modifications d'horaires

Au centre de tri courrier (CTC) J.J. Bosc de Bordeaux-Bègles qui emploie près de 700 travailleurs, la direction essaye de s'attaquer aux horaires de travail des postiers. A l'origine de ces attaques, il y a la volonté de La Poste de fermer des centres de tri départementaux au profit de centres de tri régionaux. Ainsi, la direction de La Poste entend rapatrier sur ce CTC le tri du courrier des départements de Charente-Maritime, de Dordogne et du Lot-et-Garonne. Son objectif est de faire trier ce courrier supplémentaire sans augmenter les effectifs. Pour cela, elle installe de nouvelles machines, mais surtout elle cherche à modifier nos horaires de travail, en les adaptant aux arrivées du courrier, pour obtenir une productivité maximale sur notre dos.

Le 29 avril, la direction locale a distribué aux organisations syndicales un document concernant ces changements d'horaires. Au menu, les collègues de la brigade 4h30 / 11h devaient embaucher une demi-heure plus tôt et travailler du mardi au samedi, les collègues de la brigade 0h / 6h se retrouvaient quant à eux mutés dans cette brigade 4h / 11h. Les collègues en 12h30 / 19h30 voyaient leur horaire disparaître pour une brigade en 9h / 17h du mardi au samedi. Ceux de la 15h / 22h passaient en 14h15 / 21h15 en perdant au passage entre 15 et 18 euros par mois d'ici un an et demi. Quant aux camarades de la 22h / 6h, leur horaire était décalé 30 minutes plus tard. Enfin, pour les brigades dont les horaires ne bougeaient pas, pour certaines, c'était leur effectif qui était à la baisse, ou pour d'autres, leur charge de travail à la hausse.

C'était sans compter avec notre réaction collective. Le plan de la direction a largement circulé et a été commenté dans le centre. Puis des prises de parole ont été organisées dans toutes les équipes. La colère de nombreux postiers s'est exprimée, notamment dans la brigade 4h30 / 11h et dans la brigade 0h / 6h. "Pas de changements d'horaires!" est rapidement devenu la revendication des postiers du centre. La direction cependant répétait qu'elle n'avait fait "que des propositions...", propositions qu'elle disait vouloir appliquer dès fin juin!

Lors des prises de parole dans les brigades, il fut proposé de se rassembler le jour de l'entrevue où la direction devait discuter avec les organisations syndicales. Ce jour-là, le lundi 5 mai, à l'appel de toutes les organisations syndicales du centre, nous nous sommes retrouvés à 130 dans le couloir de la salle de réunion pour appuyer les délégués syndicaux. Dans un premier temps, la direction a discuté avec eux seuls, mais nous avons imposé que la porte de la salle de réunion reste grande ouverte. Au bout de 20 minutes, les délégués sont sortis et nous avons tenu à ce qu'ils nous fassent un compte-rendu dans le couloir, ce qui revenait de fait à bloquer la direction sur place. Et comme le recul de la direction n'était pas assez net, nous avons imposé que les discussions reprennent de suite en élargissant la délégation aux collègues des horaires les plus concernés.

A la fin de cette audience, la direction a dû reculer sur tout, laissant en place les horaires 4h30 / 11h, 0h / 6h, 22h / 6h, et 12h30 / 19h30.

Depuis, elle a changé son angle d'attaque et entend bousculer le cycle de travail de la brigade 5h30 / 12h27, au point que les collègues de cette brigade refusent catégoriquement ses modifications. Pour faire passer son mauvais coup, elle prend pour l'instant des gants, en multipliant les discussions et les réunions. Mais tout le monde est conscient que si la direction fait aujourd'hui profil bas, c'est parce que nous avons su montrer que nous n'étions pas prêts à nous laisser faire.

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