Éducation nationale : Un succès qui montre qu'on peut gagner15/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1815.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Éducation nationale : Un succès qui montre qu'on peut gagner

Dans l'Éducation nationale, comme dans d'autres secteurs, la journée du 13 mai a été une réussite, prolongeant et amplifiant le mouvement qui partout a été en se développant depuis des semaines maintenant.

A Paris, le cortège des établissements et des écoles en lutte, dont l'enthousiasme n'a pas faibli durant les nombreuses heures qu'a duré la manifestation, était nettement plus important que lors des manifestations des jours précédents. En province, la participation du personnel de l'Éducation nationale était, elle aussi , importante. Les chiffres de grévistes annoncés par le ministre sont également massifs: 74% de grévistes pour les collèges et les lycées, 80% pour le primaire dans la région parisienne.

Les salariés de l'Éducation nationale, enseignants, personnels de service, surveillants, conseillers d'orientation sont pour nombre d'entre eux en grève reconductible, certains depuis des semaines. Et cette journée a été perçue comme un encouragement à continuer la lutte et offre la possibilité de poursuivre et d'étendre encore le mouvement.

Depuis le 6 mai, la grève s'était déjà renforcée

Les propos de Ferry, ministre de l'Éducation nationale, après la manifestation du 6 mai, prétendant que le mouvement s'essoufflait, ont reçu un démenti cinglant. Les 9 et 10 mai s'étaient déroulées de nouvelles manifestations aux cris de "Raffarin, on n'est pas essoufflés, ce sont tes projets qui nous gonflent". A Paris, entre autres, le vendredi 9 mai, une manifestation de 4000 personnes démentait les propos du ministre.

Depuis le 6 mai, la grève a en réalité continué de se renforcer avec en particulier l'entrée dans la grève d'un grand nombre d'instituteurs.

Les mêmes raisons de lutter: répondre aux multiples attaques du gouvernement

Les raisons qui poussent les salariés de l'Éducation, enseignants des collèges et des lycées, instituteurs, conseillers d'orientation, assistantes sociales ou personnel de service, de cantine, d'entretien (les ATOSS) sont nombreuses et font l'unanimité. Ce sont d'abord les économies que Ferry veut faire sur le dos de l'école, à commencer par la suppression de milliers d'emplois; les 20000 emplois-jeunes non reconduits pour la rentrée prochaine, et 5600 postes de surveillants en moins, dès la rentrée prochaine. Dans les établissements scolaires comme dans d'autres secteurs, le gouvernement fait appel à un nombre croissant de précaires, CES, contractuels, y compris chez les enseignants.

A cela s'ajoute le projet de décentralisation qui concerne 110000 salariés non-enseignants de l'Éducation nationale: agents de service, conseillers d'orientation, assistantes sociales, médecins scolaires seront ainsi "transférés" aux Régions, dès la rentrée prochaine. Cela signifie la disparition d'une partie de ces personnels dans les établissements scolaires, les élèves ne pourront donc pas rencontrer les assistantes sociales ou les conseillers d'orientation comme actuellement. Et pourtant une telle démarche n'était pas facile, du fait de l'insuffisance notoire de ce personnel. Et pour les personnels concernés, cela signifiera une aggravation de leurs conditions de travail, car les tâches à accomplir seront plus nombreuses. De plus, il y aura des inégalités d'une région à l'autre: entre les régions riches et pauvres. Enfin, tout le monde comprend parmi le personnel de l'Éducation que c'est une façon à peine déguisée de supprimer, à terme, des emplois.

Et, comme pour tous les autres salariés, ils sont visés par les projets de Fillon-Raffarin sur les retraites. Qui pourra atteindre 42 ans de cotisations? Ces attaques entraîneront donc une baisse des pensions de 20 à 30%, voire plus.

Étendre et approfondir le mouvement

Dans les différentes assemblées locales, départementales, régionales, les grévistes qui s'y réunissent depuis parfois plusieurs semaines ont discuté de la nécessité de poursuivre au-delà du 13 mai, d'étendre la grève reconductible, conscients que c'est la seule façon de parvenir à faire reculer Ferry et Raffarin. Et lors de la manifestation du 13 mai, le slogan "Aujourd'hui dans la rue, demain on continue" était parmi les plus scandés.

Si la grève s'était étendue durant la semaine du 6 au 13 mai, il restait de nombreux départements où le mouvement n'avait pas encore démarré ou venait de le faire. La tâche de l'heure est d'étendre, d'enraciner le mouvement, en liaison avec son développement et son extension aux autres salariés.

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