Éducation nationale : La grève s'élargit en région parisienne30/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1813.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Éducation nationale : La grève s'élargit en région parisienne

Avant les vacances de Pâques qui se succèdent selon les zones, le mouvement contre les projets du gouvernement concernant l'Éducation nationale avait commencé à se développer, touchant les différentes catégories de personnel.

Des rendez-vous étaient donnés pour la rentrée qui s'est effectuée en région parisienne pendant la semaine du 22 au 27 avril. Et le bilan de cette première semaine est encourageant pour le personnel de l'Éducation nationale de toutes les régions.

En effet, en région parisienne, le mouvement de grève dans les collèges et lycées n'a pas seulement passé le cap des vacances scolaires. Il a continué de s'étendre pendant toute la semaine qui a suivi le retour de congés, et dépasse désormais le cadre de la seule Seine-Saint-Denis. À l'assemblée des établissements du mercredi 23 avril, la première convoquée à l'échelle de toute la région parisienne, 71 établissements étaient représentés. Les lycées et collèges présents du Val-d'Oise, du Val-de-Marne et d'autres départements annonçaient leur intention d'entrer dans la grève au plus tard au début de la semaine suivante. Cela poussa les organisations syndicales à élargir à l'ensemble des trois académies, Paris, Créteil et Versailles, leur appel à "étendre partout les grèves reconductibles".

Le lendemain, jeudi 24 avril, c'était la première manifestation en direction du ministère. Elle regroupa plus de 1500 personnes, dans un cortège dynamique. Ce jour-là, 81 établissements étaient en grève et leurs banderoles parsemaient la manifestation. À l'issue de celle-ci une délégation composée de représentants des établissements en grève et des syndicats fut reçue par deux chefs de service, qui bien entendu ne répondirent pas aux revendications des grévistes. Ils firent bondir la délégation à maintes reprises: ainsi ils présentèrent comme un exemple de décentralisation réussie, dans le passé, le fait que l'État se soit débarrassé de la construction et de l'entretien des établissements scolaires. Ce n'était manifestement pas l'avis de ceux qui travaillent tous les jours dans ces établissements! De même ils indiquèrent que les aides-éducateurs n'étaient pas licenciés, mais que leur contrat prenait simplement fin. Comme si ce n'était pas de toute façon l'ANPE qui les attendait!

L'assemblée générale du 24 au soir confirma son intention de revenir plus nombreux encore en manifestation, le mardi suivant, pour se faire entendre. Depuis, toutes les informations vont dans le sens d'un nouvel élargissement de la grève ce jour-là: décision de se mettre en grève dans le primaire, jusque-là très peu touché; nouveaux établissements rejoignant le mouvement... Chaque établissement qui entre en grève commence à faire la tournée des collèges et des lycées voisins, à s'adresser à la population, à organiser manifestations et réunions dans la commune dès que les grévistes le peuvent. Le plus souvent enseignants et ATOS (agents et personnels de service) se retrouvent dans les assemblées générales, les actions, les manifestations.

Au-delà des revendications initiales, les déclarations gouvernementales apportent chaque jour une nouvelle raison de rejoindre ou soutenir le mouvement: annonce qu'un fonctionnaire sur deux ne sera pas remplacé à son départ en retraite, déclaration de Fillon sur les 42 ans de cotisations pour tous, qui montrent que tous les salariés du public comme du privé sont concernés. Toutes ces attaques sont dénoncées et donnent d'autant plus envie d'entrer en lutte. Les journées de manifestations, qui sont nombreuses dans les semaines à venir, apparaissent désormais comme de nouvelles étapes possibles pour que des établissements encore plus nombreux rejoignent le mouvement: le mardi 29 avril donc, puis le 1er mai, enfin la journée de grève nationale du 6 mai organisée par les syndicats à une période où la rentrée se sera effectuée dans toutes les zones, seront des étapes vers un développement de la grève. La réussite de la manifestation du 13 mai sur les retraites apparaît aussi comme un objectif. Ce sera l'occasion de manifester avec de nombreux travailleurs, dans l'Éducation nationale et bien au-delà, car les attaques en rafales du gouvernement n'épargnent personne, et plus nombreux nous serons en lutte, plus de chances nous aurons de le faire reculer.

En tout cas, l'idée qu'une lutte déterminée doit s'élargir et s'approfondir pour faire reculer le gouvernement fait son chemin.

Partager