Argentine : La situation de l'extrême gauche30/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1813.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Argentine : La situation de l'extrême gauche

Depuis la chute du gouvernement De la Rua, en décembre 2001, et dans la situation de crise que connaît l'Argentine, les militants de l'extrême gauche cherchent à intervenir et à répondre aux nécessités de cette situation, même si cela reste extrêmement dispersé et divisé. Les tentatives de reprise en main émanant du pouvoir, comme l'expulsion des travailleuses de Brukman, engendrent des manifestations communes en retour. Mais ensuite, chacun retourne à ses secteurs d'intervention: l'activité syndicale, le mouvement des chômeurs (les piqueteros), les entreprises reprises par leurs salariés, les assemblées de quartier qui existent encore ou bien le maintien de systèmes d'entraide au niveau du quartier comme les cantines populaires ou le soutien scolaire.

Une partie des militants actifs étaient plutôt pour s'abstenir à l'élection. Certains piqueteros ont manifesté dans ce sens le jour du vote. L'extrême gauche a cependant présenté deux candidats.

Celui d'Izquierda Unida (Gauche Unie) était, traditionnellement, Patricia Walsh, fille d'un écrivain assassiné pendant la dictature. Izquierda Unida regroupe principalement le Parti Communiste et le Mouvement Socialiste des Travailleurs (MST), un des groupes issus du mouvement trotskyste MAS lancé par Nahuel Moreno à la fin de la dictature (1983). Elle obtient 1,76% des voix.

Le second candidat était Jorge Altamira, principal dirigeant du Partido Obrero (Parti Ouvrier), autre courant trotskyste, qui s'est notamment impliqué dans le mouvement des chômeurs. Il a obtenu 0,76% des voix.

Pendant des mois, l'ex-dirigeant trotskyste du MST, Luis Zamora, personnalité connue nationalement, notamment pour avoir refusé une retraite à vie, avantage offert aux politiciens professionnels, a laissé planer le doute sur une possible candidature. Une partie de l'extrême gauche semblait alors tentée par une candidature unique derrière lui. Mais ses déclarations publiques contre l'extrême gauche, dont il est pourtant issu, ont jeté un froid. Zamora a fini par renoncer, appelant à l'abstention après avoir écarté des appels du pied d'Elisa Carrio, façon peut-être de se préserver pour l'élection municipale de Buenos Aires.

Cela dit, cette élection présidentielle, contrairement aux derniers scrutins, n'a été marquée ni par l'abstention (autour de 22%) ni même par les votes blancs ou nuls (respectivement 0,89 et 1,62%).

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