Les armes de destruction massive sont dans le camp des impérialistes17/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1811.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les armes de destruction massive sont dans le camp des impérialistes

L'un des buts de la guerre, constamment affirmé par les autorités américaines, était la recherche « d'armes de destruction massive » soi-disant détenues par l'Irak, et plus particulièrement d'armes chimiques. L'état-major en faisait l'une de ses « priorités ». Si les troupes anglo-américaines n'avaient rien trouvé autour de Bassora, c'est qu'elles devaient être à Bagdad, affirmaient les responsables militaires, et s'ils n'ont rien trouvé à Bagdad, c'est qu'elles sont cachées ailleurs !

Maintenant, alors que les grandes villes sont tombées, ils doivent reconnaître qu'ils ne disposent toujours pas de « preuves concluantes », et les seuls trophées qu'ils peuvent exhiber sont quelques barils susceptibles de contenir des produits chimiques, des fusils ou des grenades. Ils ne prennent d'ailleurs même plus la peine de faire semblant, tant la disproportion des forces est flagrante. Face à l'avancée des armées de la coalition, les Irakiens n'ont pu opposer que des blindés mal entretenus et des armes individuelles, et quand les troupes fouillent les maisons d'habitation une par une, ce n'est certainement pas dans le but d'y trouver un arsenal capable de menacer leur toute-puissance militaire...

En face, en revanche, pour vaincre une population désarmée, les Anglo-américains ont lancé sur l'Irak un déluge de bombes et de missiles: en trois semaines, ils ont fait plus de 30000 sorties aériennes, parfois 2000 par jour, et largué 24000 munitions, dont 14000 bombes dites guidées, ces bombes « intelligentes », sensées ne détruire que des cibles précises et des bâtiments officiels ! Mais même si c'était le cas, les explosions n'épargnent pas les bâtiments voisins surtout lorsqu'il s'agit des taudis où vit la population pauvre. Au début de la guerre, les autorités américaines parlaient de « bavures » quand un marché ou des bâtiments d'habitation étaient touchés, ou quand les troupes tiraient sur des véhicules ou des civils désarmés; maintenant, elles avouent sans fard qu'il est dans l'ordre des choses que des civils meurent au cours d'une guerre.

Combien de victimes irakiennes cette guerre odieuse a- t-elle déjà fait ? Un officier britannique, en poste au commandement central des opérations, au Qatar, parle de « carnage ». Et ce n'est pas fini. Dans les semaines qui suivront, même si les bombardements cessent, ce qui n'est pas dit, des milliers d'Irakiens mourront faute de soins, d'eau, de nourriture. En 1991, la guerre du Golfe avait causé la mort de quelque 200000 Irakiens - sans parler des 1 500000 victimes des années suivantes, à cause de cette guerre et de l'embargo. Et les bombardements étaient loin d'être aussi massifs. Alors, effectivement, c'est bien à un carnage que se livrent les soi-disant libérateurs en Irak.

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