Seine-Saint-Denis : Non aux expulsions!10/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1810.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Seine-Saint-Denis : Non aux expulsions!

Mardi 1er avril, à l'appel de la Coordination des travailleurs sociaux de la Seine-Saint-Denis, nous étions plus de 200 personnes à manifester devant la préfecture à Bobigny. Et pendant que se tenait à l'intérieur une commission d'expulsion (commissions qui agissent sous l'autorité du préfet), nous avons crié notre colère contre la reprise des expulsions de locataires qui fait suite à la fin de la trêve hivernale le 15 mars.

Les assistantes sociales ont témoigné que les orientations qui président aux commissions d'expulsion relancées dès les premiers jours de mars sont très inquiétantes: accroissement du nombre de cas où le préfet fait appel à la force publique pour expulser, réduction des temps de sursis à trois mois pour trouver des solutions, demande de plus en plus fréquente de mise sous tutelle des familles...

Voici quelques exemples de situations examinées lors d'une commission d'expulsion. Un couple touchant le RMI et l'allocation adulte handicapé avec 3 enfants étudiants: appel à la police pour le 17 mars 2003. Un homme seul, atteint de cécité irréversible, qui a recommencé à payer son loyer et qui doit rembourser sa dette par le biais du FSL (Fonds de solidarité logement): appel à la police pour le 1er juin.

Des familles, des comités de mal-logés sont venus témoigner en particulier de Drancy, de Sevran, de Pantin, de La Courneuve... Des mères de famille ont dit l'angoisse des adultes et des enfants d'être menacés d'expulsion à n'importe quel moment quand on vit dans un squatt, la fatigue des conditions de vie où l'on doit aller chercher l'eau dehors. Ces familles sont inscrites comme demandeuses de logement social depuis des années, mais rien ne leur est proposé.

Le maire de La Courneuve (PC) a relaté la rencontre des maires communistes la veille avec le préfet: pas question pour ce dernier d'un moratoire sur les expulsions, il accorderait trois mois de sursis au plus (comme si la situation des personnes allait s'arranger en trois mois). Interpellé sur sa position en tant que responsable politique de l'office municipal de HLM de sa commune, le maire a exposé le mécanisme qui fait que pour prouver que leur gestion est saine et avoir les subventions légales, les organismes HLM sont invités à entamer des procédures d'expulsion à l'encontre des "mauvais payeurs". Les manifestants ont exprimé leur désaccord avec cette logique de gestionnaire qui condamne la population en difficulté.

La mobilisation des travailleurs sociaux avec la population se poursuit. À l'assemblée générale qui a suivi, d'autres actions ont été décidées contre les expulsions et pour continuer à exiger la mise en oeuvre d'un plan d'urgence pour répondre aux besoins de logement social.

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